La leptospirose canine est une maladie infectieuse aiguë, subaiguë ou chronique et parfois à évolution subclinique, au cours de laquelle la septicémie éventuellement présente peut aboutir à une néphrite et une hépatite s’accompagnant d’urémie voire d’ictère.
Systématique ancienne et actuelle du genre Leptospira
Par le passé, le genre Leptospira était divisé en deux espèces : L. interrogans et L. biflexa, rassemblant les souches pathogènes et non pathogènes, respectivement. Les souches pathogènes sont classifiées en sérogroupes qui, eux-mêmes, rassemblent différents sérotypes (ou sérovars). Les sérotypes au sein d’un sérogroupe sont proches antigéniquement, tandis que ceux de différents sérogroupes sont éloignés génétiquement : ceci a son importance dans le diagnostic sérologique et dans la constitution de vaccins (voir ci-dessous).
Si les subdivisions en sérogroupes et sérotypes sont toujours d’actualité, les analyses génétiques ont subdivisé les deux espèces précitées en plus de vingt espèces génétiques ou « genospecies ». L’une de ces espèces porte toujours le nom L. interrogans (sérogroupes Icterohaemorrhagiae, Canicola, Australis), mais les autres ont reçu différents noms comme par exemple L. kirschneri (sérogroupes Grippotyphosa).
Epidémiologie
Les chiens peuvent être infectés par différents sérotypes. La leptospirose clinique est principalement engendrée par des souches appartenant au sérogroupe Icterohaemorrhagiae (sérotypes icterohaemorhhagiae et copenhageni), Grippotyphosa (sérotype grippotyphosa), Canicola (sérotype canicola) et Australis (sérotype australis). Ce sont les rats qui tiennent lieu de réservoir pour le sérotype icterohaemorrhagiae, tandis que les rats musqués et les campagnols sont le réservoir du sérotype grippotyphosa, et le hérisson pour le sérotype australis. Ces hôtes jouant le rôle de réservoir peuvent excréter les germes via l’urine pendant une durée très longue. Au sein d’un milieu humide à pH neutre ou légèrement alcalin, les leptospires sont en mesure de survivre très longtemps. Ceci explique que la maladie apparaisse surtout chez les chiens se promenant dans les fossés ou près des cours d’eau où l’on retrouve précisément ce type de rongeurs. Les canidés domestiques et sauvages sont le réservoir pour le sérotype canicola. Cette spécificité d’hôte a permis d’en réduire fortement l’incidence grâce à la vaccination.
Vaccins inactivés contenant 2 ou 4 sérotypes de Leptospira ou plus – vaccins multivalents contre la leptospirose contenant des valences virales – vaccins contre la leptospirose combinés avec le virus de la rage.
Ces vaccins contiennent des souches des sérogroupes Icterohaemorrhagiae et Canicola. Des vaccins plus récents contiennent en outre des souches des sérogroupes Grippotyphosa et Australis. Pour rappel, il n’y a pas d’immunité croisée entre les différents sérogroupes de leptospires. Ainsi, un vaccin à base des sérogroupes Icterohaemorrhagiae et Canicola ne protège pas contre les sérogroupes Grippotyphosa ou Australis. Par contre, une protection croisée est attendue entre les différents sérotypes d’un même sérogroupe.
Les vaccins contre la leptospirose sont considérés comme essentiels dans les lignes directrices de la WSAVA dans les zones où la maladie est présente. Voir aussi : « Les vaccins essentiels pour le chien ».
La primovaccination consiste en deux injections à 2 - 5 semaines d’intervalle selon le vaccin utilisé. On n’oubliera pas de prendre en considération l’interférence de l’immunité maternelle avec la vaccination chez les chiots issus de mères vaccinées, et ce jusqu’à l’âge de 7 à 16 semaines.
Une revaccination semestrielle ou annuelle est indispensable.