Oscar PIASTRI
 O.PIASTRI
McLaren Mercedes
Lando NORRIS
 L.NORRIS
McLaren Mercedes
Nico HULKENBERG
 N.HULKENBERG
Kick Sauber Ferrari

1137th Grand Prix

LXXVIII British Grand Prix
Very changeable
Silverstone
Sunday, 6 July 2025
52 laps x 5.891 km - 306.198 km
(Offset: 134 m)
info
Affiche
F1
Coupe

Did you know?

Driver
Constructor
Engine

FIA: Mayer défie Ben Sualyem

Le très controversé Mohammed Ben Sulayem aura bien un adversaire à l'élection présidentielle de la FIA, en décembre prochain. Si Carlos Sainz Sr. a jeté l'éponge, l'ancien commissaire en chef de la F1 Tim Mayer a officiellement déposé sa candidature. L'Américain de 59 ans, fils de l'ancien patron de McLaren Teddy Mayer, a derrière lui une très longue carrière dans le sport automobile. Après avoir fondé avec Emerson Fittipaldi la société de communication G3 en 1994, il a occupé de hauts postes dans les différents championnats d'outre-Atlantique (CART, ChampCar, IMSA, ALMS), avant de devenir commissaire sportif agréé par la FIA, officiant notamment, mais pas exclusivement, en Formule 1. En parallèle, Mayer est devenu en 2012 président de US Race Management, la branche de l'ACCUS chargée l'organisation de tous les événements FIA aux États-Unis, dont les Grands Prix de F1. L'an passé, au soir de l'épreuve d'Austin, Ben Sulayem l'a brutalement démis de ses fonctions de commissaire, lui faisant porter le chapeau de l'envahissement de la piste par des supporteurs. Mayer a ensuite rapporté avoir appris son licenciement par SMS...


Ben Sulayem a ainsi beau jeu de présenter cette candidature comme une vengeance personnelle. Toutefois, Tim Mayer nie être inspiré par la rancœur et présente un vrai programme alternatif, centré sur le rétablissement de bons rapports entre la FIA d'une part, la Formule 1 et le WRC d'autre part. Il déclare notamment que, lui président, il ne traitera plus les pilotes « comme des enfants », référence aux règles anti-jurons et anti-bijoux édictées ces dernières années par Ben Sulayem afin de lisser au maximum l'image de la discipline. Depuis lors, les pilotes de F1 et de rallye sont en guerre ouverte contre le Dubaïote, dont ils ne sont pas loin de nier la légitimité. « Est-ce vraiment le rôle du président de la FIA de s'occuper des sous-vêtements des pilotes ? » lâche le candidat Mayer lors d'une conférence de presse. Ce dernier dénonce aussi un « règne de la terreur » sur la fédération, en rappelant les multiples purges qui ont frappé celle-ci sous ce quadriennat. Mayer aura toutefois fort à faire pour détrôner Ben Sulayem qui s'est déjà assuré du soutien de multiples fédérations nationales en vue de l'élection. Et ce sont ces organismes qui voteront, non Lewis Hamilton ou Adrien Fourmaux...


Présentation de l'épreuve

Mercredi 2 juillet, la F1 est accueillie en grande pompe au 10 Downing Street à l'occasion du 75e anniversaire du championnat du monde. Le Premier ministre britannique Keir Starmer reçoit le président de la discipline Stefano Domenicali, accompagné du PDG de Liberty Media Derek Chang. Sont aussi conviés des patrons d'écuries tels James Vowles, Flavio Briatore, Andy Cowell, Jonathan Wheatley, Ayao Komatsu et Graeme Lowdon, la directrice de la F1 Academy Susie Wolff, les pilotes Carlos Sainz, Alexander Albon, Oliver Bearman et Esteban Ocon, ainsi que d'anciennes gloires comme Sir Jackie Stewart, Damon Hill, Martin Brundle ou Jenson Button. Ce grand raout est l'occasion d'insister sur la place de la F1 dans l'économie britannique. Sa contribution annuelle est estimée à 12 milliards de livres sterling. Les constructeurs emploient en tout plus de 6000 personnes dans le pays et s'appuient sur pas moins de 4500 sous-traitants. Le tout forme un bassin d'emplois de 41 000 personnes. Ce sport joue aussi un rôle important dans la formation de futurs ingénieurs. M. Starmer recevait en effet par la même occasion plusieurs dizaines de jeunes stagiaires ou étudiants boursiers dont les études d'ingénierie sont financées par la Formule 1 et ses écuries. Aussi, le Premier ministre salue ce sport comme un élément majeur du « soft power » britannique. De fait, les craintes liées au « Brexit » semblent totalement oubliées. Le Royaume-Uni n'a jamais été aussi attractif pour la F1, à tel point que les équipes Racing Bulls, Cadillac et désormais Sauber-Audi y ouvrent de nouvelles antennes. Seule Ferrari n'a aucune base outre-Manche !


Le jeudi 3 juillet, McLaren organise une grande exhibition à Trafalgar Square devant des milliers de fans, en présence de ses trois pilotes Oscar Piastri, Lando Norris et le réserviste Alex Dunne. À cette occasion, l'écurie leader du championnat du monde dévoile la livrée dont sera parée la MCL39 ce week-end. Comme il y a deux ans, le chrome sera à l'honneur afin de rappeler les succès des années 2000. En parallèle, McLaren officialise un nouveau partenariat avec SEGA et affiche pour emblème Sonic, la mascotte du géant japonais des jeux vidéo. De son côté, Lando Norris mesure à cette occasion l'accroissement de sa popularité chez ses compatriotes. Si celle-ci n'atteint pas encore celle de Lewis Hamilton, le jeune Anglais est très applaudi et encouragé. A Silverstone, une tribune entière lui est dédiée, et ses fans porteront du jaune fluo, couleur de son casque. Bref, Norris sera la star du week-end et espère succéder à Hamilton au palmarès du GP de Grande-Bretagne, ce qui lui permettrait de se rapprocher un peu plus de son équipier Piastri au championnat du monde.


L'hypothèse d'un départ de Max Verstappen chez Mercedes prend de l'ampleur avant ce Grand Prix. Sky Sports F1 Italie annonce que le pilote néerlandais aurait accepté l'offre de Toto Wolff et celle-ci serait désormais entre les mains du conseil d'administration de Mercedes-Benz. Le même média transalpin ajoute que Verstappen remplacerait George Russell qui ferait le chemin inverse en rejoignant Red Bull. Un scénario a priori séduisant. Cela fait en effet plus d'un an que Verstappen s'alarme du déclin de son écurie, et les performances de celle-ci en 2025 n'ont rien de réjouissantes. Sauf miracle, il ne pourra pas défendre sa couronne mondiale face aux pilotes McLaren, bien mieux armés. Mais le Hollandais s'inquiète surtout de la saison 2026 et de la nouvelle réglementation. Le degré de compétitivité du futur V6 RBPT-Ford est très incertain, et ce ne sont pas les multiples manœuvres déployées par Christian Horner pour mettre au panier cette nouvelle motorisation hybride qui vont le rassurer. A contrario, Mercedes susurre depuis plus d'un an qu'elle serait la plus avancée dans la conception de ces groupes propulseurs. La trame est déjà écrite: forte du meilleur moteur du peloton, Mercedes va de nouveau dominer la F1 pendant des années. Retour in 2014...


À Silverstone, Max Verstappen refuse de commenter ces rumeurs, mais son manager Raymond Vermeulen confirme l'existence de négociations avec Mercedes. Cependant, Helmut Marko répond au journal Kleine Zeitung que son pilote « n'a pas signé et ne peut pas signer » avec une autre écurie, tout simplement parce que son contrat, valable jusqu'à fin 2028, ne le permet pas. Ce document est évidemment confidentiel, mais on se doute tout de même qu'il contient des clauses libératoires. Et des contreparties financières substantielles en cas de rupture, ce qui pourrait (peut-être) faire reculer la direction de Mercedes. Toutefois, le paddock bruisse aussi de rumeurs prédisant la prochaine éviction de Christian Horner, en froid depuis plus d'un an avec le clan Verstappen, à la seule fin de retenir le quadruple champion du monde. Dimanche soir, Ralf Schumacher prétendra en outre avoir assisté à une énième algarade entre Horner et Jos Verstappen, alors que les deux hommes ont récemment fait part de leur prétendue réconciliation...


Lewis Hamilton dispute pour sa part son premier Grand Prix de Grande-Bretagne en rouge. Ses fans n'en sont pas moins nombreux, et l'on n'a même jamais autant vu de drapeaux flanqués du cheval cabré dans les tribunes de Silverstone. Neuf fois vainqueur ici (en 2008, 2014, 2015, 2016, 2019, 2020, 2021 et 2024), Hamilton a peu d'espoirs de triompher cette année, vu le niveau de sa Ferrari, mais espère tout de même combler son public en grimpant sur son premier podium de la saison. Il espère aussi que la pluie annoncée pour la course lui donnera un petit coup de pouce: « Si le temps reste sec, les McLaren vont dominer, parce nous ne sommes pas encore aussi rapides qu'elles. Mais j'espère que la pluie pourra nous aider. Silverstone est un endroit magique, il s'y passe toujours quelque chose ! »


Toujours chez Ferrari, Frédéric Vasseur reprend les rênes de l'équipe, huit jours après avoir quitté précipitamment le GP d'Autriche suite au décès de sa mère. Nul doute que le manager français a peu goûté les spéculations lancées par quelques journalistes suite à ce départ impromptu, dont les causes furent un temps tenues secrètes afin de respecter son intimité. Reste que pour une partie de la presse italienne, son avenir demeure en suspens. Le directeur général de Ferrari Benedetto Vigna ne rassure guère en déclarant « discuter de l'avenir » avec Vasseur. Mais celui-ci refuse d'entretenir la polémique et ne répond pas aux questions tendancieuses. En outre, il reçoit le soutien remarqué de son collègue et ami Toto Wolff (chacun est parrain d'un fils de l'autre) : « En Formule 1, on ne peut pas acheter du temps, et il faut laisser à la direction le délai nécessaire pour prendre les choses en main. Jean Todt a rejoint Ferrari en 1993 et ils ont remporté leur premier titre en 2000. Huit ans ! C'est comme ça que cela fonctionne. Chez Mercedes, cela fait trois ans que nous ne jouons pas le titre. On gagne des courses, on a de bons week-ends. Mais quand ça va moins bien, personne ne remet en question la compétence du patron. » Certes, mais le patron Toto Wolff possède aussi 33 % de son écurie...


Alpine F1 officialise la prochaine arrivée de Steve Nielsen au poste de team manager, comme la presse le spéculait depuis quelques semaines. L'ingénieur britannique prendra ses fonctions le 1er septembre 2025, à l'occasion du Grand Prix d'Italie. Il s'agira pour lui d'un retour au bercail puisqu'il a longuement fréquenté l'écurie d'Enstone dans les années 1990 et 2000, lorsque celle-ci se nommait Benetton puis Renault. Nielsen travaillait alors déjà sous l'égide de Flavio Briatore qui, en tant que « conseiller exécutif », conserve de fait la réalité du pouvoir. « Le vrai patron, c'est moi ! » lâchait l'Italien avec franchise à Auto hebdo voici quelques mois. Alpine a en outre confirmé Franco Colapinto dans son deuxième baquet pour ce Grand Prix de Grande-Bretagne, en dépit des performances décevantes du jeune Argentin qui n'a inscrit aucun point en cinq courses. Certes, l'A525 est loin d'être une bonne machine, mais globalement Colapinto ne fait pas mieux que son prédécesseur Jack Doohan. Cela ne semble pas troubler davantage Flavio Briatore qui lui renouvelle sa confiance... pour l'instant. En Angleterre, on apprend que le patron d'Alpine s'est enquis auprès de Toto Wolff de la situation contractuelle de Valtteri Bottas. Pour la saison 2026, ou pour cette fin de saison 2025 ? Les deux ? Le vétéran finlandais visait à l'origine un volant chez Cadillac, mais il semble décidément n'être que le second choix du constructeur américain, derrière Sergio Pérez. Rejoindre Alpine pourrait être sa dernière opportunité de piloter de nouveau en Grand Prix...


Visa Cash App Racing Bulls arbore pour ce week-end britannique une robe spéciale, fruit de la collaboration entre son partenaire Hugo Boss et l'artiste nigérian Slawn, très côté à Londres. Si la couleur blanche reste dominante, elle s'agrémente de graffitis que le graphiste dit inspirés de ses origines yoruba et de la culture urbaine londonienne. De son côté, Mercedes colore d'orange les étoiles de sa W16 afin de rappeler la livrée promotionnelle « coucher de soleil » de la nouvelle AMG GT-XX.


Lors des premiers essais du vendredi, Red Bull confie la RB21 de Yuki Tsunoda à son jeune protégé Arvin Lindblad qui vient d'obtenir sa super-licence, bien qu'il n'ait pas encore 18 ans. Le Suédo-Britannique d'origine indienne (par sa mère) occupe actuellement la troisième place du championnat du monde de F2 et est un candidat sérieux à un baquet chez Racing Bulls en 2026, surtout si d'aventure Isack Hadjar était promu chez RBR. Il réalise le 13e temps de ces EL1. Sauber donne pour sa part le volant de Nico Hülkenberg à l'Estonien Paul Aron, « prêté » par Alpine.


McLaren a révisé son plancher de la MCL39, ainsi que les ailettes placées autour de l'écope de freins arrière. Red Bull apporte un plancher retravaillé paré de nouvelles dérives devant le plancher. Aston Martin amène un fond plat entièrement inédit avec un nouveau capot moteur. Haas a aussi revu son soubassement et redessiné les entrées d'air de pontons. Enfin, Sauber apporte un plancher retravaillé et un nouvel aileron avant. Ferrari avait prévu d'apporter ici une nouvelle suspension arrière, mais celle-ci n'apparaîtra finalement qu'à Spa-Francorchamps, trois semaines plus tard. La Scuderia préfère d'abord éprouver celle-ci au Mugello dont le tracé, très technique, apportera plus de précisions que celui de Fiorano.


Essais et qualifications

Les essais du vendredi après-midi se déroulent sous le soleil. Le premier meilleur temps revient à Hamilton (1'26''892''') devant les McLaren de Norris et Piastri. Plus tard, Norris signe le meilleur temps (1'25''816''') des seconds essais libres. Il précède les Ferrari de Leclerc et Hamilton qui semblent en verve. Samedi, il fait un peu moins chaud (26°C) sur Silverstone. En début d'après-midi, la dernière séance libre est très serrée. Leclerc est le plus rapide (1'25''498'''), quelques millièmes devant Piastri, Verstappen et Norris.


Un peu plus tard, les qualifications se déroulent sous un ciel couvert, et une bruine tombe par instants sur le circuit, sans rendre celui-ci glissant. Verstappen réalise la 44e pole position de sa carrière (1'24''892''') grâce à une Red Bull très peu appuyée offrant une excellente vitesse de pointe. Tsunoda (12e) est éliminé en Q2, notamment à cause d'une perte de puissance. Les McLaren-Mercedes de Piastri (2e) et Norris (3e) échouent à environ un dixième de la pole. Russell place sa Mercedes au quatrième rang, une bonne prestation qu'il met principalement sur le compte des conditions fraîches. Antonelli signe le 7e temps, mais il partira 10e puisqu'il est pénalisé de trois places pour avoir percuté Verstappen au GP d'Autriche. Les Ferrari peuplent la troisième ligne, à seulement 2/10es de Verstappen. Hamilton (5e) était en mesure de signer la pole, mais s'est raté dans le dernier secteur de son dernier tour. Leclerc (6e) admet avoir commis des erreurs de pilotage. Dépité, il se qualifie lui-même de « nul » dans sa radio...


Alonso (7e) brille de nouveau au volant d'une Aston Martin rétive que Stroll (17e) semble avoir renoncé à comprendre. Gasly (8e) est content d'atteindre la Q3 avec son Alpine-Renault, mais quel sera le niveau de celle-ci en course ? Colapinto (20e) est éliminé d'emblée après un tête-à-queue dans le dernier virage. Les deux Williams ne passent pas la Q2. Sainz (9e) devance Albon (13e) qui est mécontent de la gestion des trains de pneus par l'écurie. Les pilotes Racing Bulls peinent à exploiter leurs pneus et manquent de grip. Hadjar (13e) atteint la Q2, contrairement à Lawson (15e) qui a perdu son meilleur chrono pour passage hors limites. Les Sauber souffrent ici d'un manque d'équilibre. Bortoleto (16e) brise sa suspension à Becketts en EL3 et Hülkenberg (19e) souffre à cause des rafales de vent. Chez Haas, Bearman réalise un très beau huitième temps, mais il est pénalisé de dix places pour ne pas avoir suffisamment ralenti lors du drapeau rouge provoqué par Bortoleto. Le jeune Anglais partira 18e. C'est la deuxième fois de la saison qu'il commet pareille erreur... Ocon (14e) est éliminé en Q2 à cause d'un méplat.


Le Grand Prix

Dimanche, des averses tombent sur Silverstone en début d'après-midi. Le soleil réapparaît une demi-heure avant le départ, mais la piste demeure humide et les pilotes vont s'élancer en pneus intermédiaires. Colapinto devait s'élancer depuis les stands après qu'Alpine a remplacé des éléments sur son groupe motopropulseur, mais il restera finalement au garage suite à un bris de transmission. Selon une autre version, le jeune Argentin aurait grillé son embrayage en voulant démarrer, à la grande fureur de Flavio Briatore...


Tour de formation: Les pilotes constatent que la piste est déjà bien asséchée, sauf dans le dernier secteur. En conséquence, Russell, Leclerc, Hadjar, Bortoleto et Bearman entrent aux stands pour chausser des slicks. Ils partiront donc des stands, après le peloton, mais avec peut-être un avantage décisif sur leurs concurrents.


Départ: Piastri semble partir un peu mieux que Verstappen, mais il ne peut l'attaquer en raison de l'humidité de la piste, et le Hollandais reste premier. Suivent Norris, Hamilton et Alonso.


1er tour: Gasly double Alonso à The Loop. À la sortie de la courbe d'Aintree, Ocon se retrouve pris en sandwich entre Tsunoda à sa gauche et Lawson à sa droite. Le Néo-Zélandais se rabat sur la Haas et se fait harponner par l'arrière-gauche. La Racing Bulls valdingue dans l'échappatoire tandis que Ocon peut miraculeusement continuer. Plus loin, Hamilton assaille Norris par l'intérieur à Stowe, mais le plus jeune des Anglais garde l'avantage à la réaccélération.


2e: La « voiture de sécurité virtuelle » est enclenchée pour permettre aux commissaires de retirer la voiture de Lawson. En fin de tour, Antonelli chausse les slicks durs et repart 13e, devant Russell.


3e: La piste s'assèche toujours, à l'exception des deux derniers virages encore très humides. Verstappen devance Piastri, Norris, Hamilton, Gasly, Alonso, Sainz, Albon, Tsunoda et Hülkenberg.


4e: Le drapeau vert est agité. Verstappen n'a qu'une demi-seconde d'avance sur Piastri. En slicks, Bortoleto part en toupie au virage de Farm et heurte les glissières par l'arrière. Le Brésilien tente de repartir, mais son aileron est détruit et il sème des débris sur la piste.


5e: Piastri est sur les talons de Verstappen. Norris est déjà repoussé à plus de trois secondes du leader. Russell passe devant Antonelli. Bortoleto s'est finalement garé sur un bas-côté.


6e: La « Virtual Safety Car » entre une seconde fois en action pour retirer la Sauber. Stroll prend des pneus slicks tendres, mais une nouvelle averse est prévue dans quelques minutes...


7e: La neutralisation prend fin alors que les leaders arrivent à Maggots. Piastri prépare son attaque contre Verstappen.


8e: Le DRS est activé. Piastri tente de se porter à la hauteur de Verstappen à Brooklands, puis à Maggots. Puis l'Australien ouvre son aileron dans Hangar Straight et double assez facilement son adversaire, en grande difficulté avec ses gommes. Antonelli résiste à Leclerc dans l'enchaînement de Club.


9e: Il pleut de nouveau sur Silverstone. Piastri devance Verstappen (2.4s.), Norris (4.6s.), Hamilton (9.6s.), Gasly (10.6s.), Alonso (11.2s.), Albon (13s.) et Sainz (15s.). Leclerc double Antonelli à Stowe. Hülkenberg et Antonelli passent aux stands pour prendre les enveloppes intermédiaires.


10e: Verstappen concède quatre secondes à Piastri. Très rapide pour le moment avec ses slicks, Stroll a doublé Tsunoda puis Albon, mais l'averse s'intensifie et il rejoint les stands pour mettre des pneus intermédiaires. Leclerc, Russell, Hadjar et Bearman font de même. Parti en slicks s'est donc avéré une erreur... La bonne pioche est pour Hülkenberg et Stroll qui ont repris tout de suite des « inters ».


11e: La pluie tombe drue. Verstappen résiste à Norris, mais il finit par sortir de la route à Becketts. Il retrouve presque aussitôt le bitume mais Norris est passé sous les vivats de la foule. Toutefois, tous les leaders rentrent aux stands pour mettre les intermédiaires.


12e: L'arrêt de Piastri (3.7s.) est plus court que celui de Norris (5.1s.). Les mécaniciens de l'Anglais ont cafouillé à l'avant-gauche. En revanche, le changement est bref pour Verstappen (2.2s.) qui repart devant Norris. Hamilton, Gasly, Alonso, Sainz et Tsunoda changent aussi d'enveloppes, tandis que Albon, déjà en pneus verts, se retrouve deuxième. Verstappen et Norris le dépassent cependant très facilement.


13e: La piste est désormais détrempée. Piastri compte treize secondes d'avance sur Verstappen, menacé par Norris. Albon change enfin de pneus et chute au 12e rang. Aveuglé par une projection d'eau, Leclerc tire tout droit dans la pelouse à Becketts.


14e: Le directeur de course Rui Marques juge les conditions météorologiques trop dangereuses et envoie la voiture de sécurité en piste.


15e: Le peloton se regroupe derrière la Safety Car. Piastri devance Verstappen, Norris, Stroll, Hülkenberg, Gasly, Ocon (qui n'a pas stoppé), Hamilton, Russell, Alonso, Sainz, Albon, Tsunoda, Leclerc, Antonelli, Hadjar et Bearman.


17e: L'averse a cessé et les conditions semblent un peu plus praticables. La direction de course rappelle donc la voiture de sécurité aux stands. Piastri accélère après Stowe et se met à l'abri d'une attaque de Verstappen.


18e: Russell double Hamilton au premier tournant. Le pilote Mercedes double ensuite Ocon à Village, mais Hamilton ressurgit par l'extérieur et déborde ces deux concurrents. Surpris, Russell et Ocon se tamponnent légèrement. Aveuglé par les projections d'eau, Hadjar emboutit la Mercedes d'Antonelli à Copse. La Racing Bulls part ensuite en tête-à-queue et s'écrase avec violence par la droite contre le mur. Antonelli parvient pour sa part à revenir en piste. Hadjar sort sans peine de sa monoplace, mais la voiture de sécurité réapparaît en toute logique.


19e: La course est de nouveau neutralisée. Le soleil fait son apparition mais le bitume demeure très humide. Ocon stoppe chez Haas pour changer d'enveloppes et se retrouve dernier. Antonelli replace aussi ses gommes au tour suivant.


21e: La voiture de sécurité rentre à l'issue de ce tour. Ses feux s'éteignent dans Hangar Straight, ce qui surprend Piastri un bref instant. L'Australien décélère assez brutalement. Lui-même déconcerté, Verstappen ne peut éviter de passer devant la McLaren, avant de se replacer derrière celle-ci. Le Hollandais peste contre la manœuvre de l'Australien. Ce dernier appuie ensuite sur le champignon avant Stowe. Peut-être déconcentré, Verstappen glisse à la sortie de ce virage et exécute un demi-tête-à-queue. Il parvient à rester sur le bitume mais ne se réinsère qu'entre Sainz et Albon.


22e: Verstappen glisse à la sortie de The Loop et se fait doubler par Albon. Il reprend toutefois l'ascendant sur ce dernier à Brooklands. Dans ce même virage, Tsunoda tente de faire l'intérieur à Bearman et heurte la Haas. Le jeune Anglais exécute à un tête-à-queue et rejoint la piste en ratissant la pelouse.


23e: Piastri devance Norris (3.8s.), Stroll (10.5s.), Hülkenberg (11.4s.), Gasly (12.8s.), Hamilton (13.2s.), Russell (14s.), Alonso (15s.), Sainz (16s.), Verstappen (17s.), Albon (18s.) et Leclerc (18.8s.). Antonelli rentre au garage pour abandonner: son diffuseur a été arraché lors du choc avec Hadjar.


24e: Aux trousses de Gasly, Hamilton quitte la piste à Copse et emprunte l'échappatoire. Russell en profite pour le doubler.


25e: Les nuages s'amoncellent de nouveau dans le ciel du Northamptonshire. Piastri reçoit 10 secondes de pénalité pour sa manœuvre litigieuse derrière la voiture de sécurité. Norris devient ainsi le leader virtuel de cette course.


26e: Quatre secondes séparent les McLaren. Hamilton déborde Russell par l'intérieur à Stowe et retrouve la sixième place, puis se lance à la poursuite de Gasly. Tsunoda écope de 10 secondes de sanction pour avoir heurté Bearman.


28e: Piastri mène devant Norris (3.6s.), Stroll (17.8s.), Hülkenberg (19.4s.), Gasly (22s.), Hamilton (22.5s.), Russell (24s.), Alonso (25.2s.), Sainz (26.7s.) et Verstappen (28s.).


29e: Hamilton sort de la courbe de Stowe beaucoup mieux que Gasly, déborde celui-ci par l'intérieur à Vale et conquiert ainsi la cinquième place.


30e: Le soleil point de nouveau. La piste s'assèche peu à peu, mais demeure très piégeuse. Piastri possède trois secondes d'avance sur Norris. Hülkenberg est revenu à moins d'une seconde de Stroll dont la voiture est mal réglée pour ces conditions.


32e: Piastri mène devant Norris (2.5s.), Stroll (22s.), Hülkenberg (23s.), Hamilton (26.5s.), Gasly (30s.), Russell (30.6s.), Alonso (31.3s..), Sainz (34.7s.), Verstappen (35.8s.), Albon (39.1s.) et Leclerc (39.7s.).


33e: Hülkenberg est dans les roues de Stroll. Son premier podium en F1 paraît à portée de main... Toutefois Hamilton remonte sur ce duo.


34e: L'usage du DRS est réactivé. Hülkenberg saisit cette opportunité pour déborder Stroll par l'intérieur à Stowe. L'Allemand conquiert la troisième place. Russell tente de faire l'intérieur à Gasly à Copse, sans succès. Verstappen dépasse Sainz à Club.


35e: Norris est revenu à deux secondes de Piastri. Hamilton dépasse Stroll à Village. Leclerc prend la 11e place à Albon, « au chausse-pied », par l'intérieur de The Loop. Les roues des deux bolides se frottent.


37e: Hamilton revient à une seconde d'Hülkenberg. Alonso est le premier pilote à reprendre des pneus slicks, des médiums. Un choix prématuré car l'Espagnol roule 10 secondes au tour plus lentement que le reste du peloton au tour suivant.


39e: La piste commence véritablement à s'assécher. Deux secondes séparent les McLaren. Hamilton met la pression sur Hülkenberg. Russell s'empare de slicks durs et repart devant Alonso. Leclerc dépasse Sainz au virage n°4 et bouscule celui-ci comme il l'avait fait avec Albon précédemment.


40e: Piastri est premier devant Norris (1.8s.), Hülkenberg (32s.), Hamilton (33.7s.), Stroll (41.3s.), Gasly (47s.), Verstappen (48s.), Leclerc (55.5s.), Sainz (57.5s.) et Albon (58s.). Russell dérape à Maggots et exécute plusieurs pirouettes, mais il parvient à rejoindre le circuit en traversant le bac à graviers.


41e: Piastri n'a plus qu'une seconde et demie de marge sur Norris. Hülkenberg a semé Hamilton. Verstappen dépasse Gasly à The Loop.


42e: La trajectoire est désormais presque sèche. Hamilton s'empare de pneus tendres (3.1s.). Stroll, Verstappen et Gasly prennent aussi de pneus slicks, puis ressortent dans cet ordre. Sainz, Bearman et Tsunoda font de même dans la foulée. À la sortie des stands, Hamilton glisse au freinage de Village et doit emprunter l'échappatoire. Au même instant, son équipier Leclerc s'offre lui aussi une courte sortie.


43e: Hülkenberg stoppe chez Sauber, prend des gommes médiums (4.6s.) et ressort nettement devant Hamilton. Leclerc et Albon passent en slicks et ressortent respectivement 8e et 9e, entre Gasly et Sainz. Ocon prend aussi les pneus lisses.


44e: Piastri stoppe chez McLaren pour mettre des pneus médiums et surtout subir son « stop-and-go ». Il repart au bout de 14 secondes et laisse ainsi la première place à Norris. Alonso déborde Albon à Stowe. Bearman assaille Ocon par l'intérieur à Vale, glisse au freinage et touche son équipier. Les deux Haas partent en toupie. Elles repartent, mais l'équipe américaine vient de perdre tout espoir d'inscrire des points... Leclerc sort de la route et perd plusieurs positions.


45e: Norris chausse à son tour les enveloppes jaunies (2.4s.) et conserve le commandement. Piastri se laisse surprendre par ses pneus froids et quitte la route à Becketts. L'Australien tire droit et rejoint la piste.


46e: Leclerc glisse à Stowe, sort dans le bac à graviers et retrouve péniblement l'asphalte. Quatorzième, le Monégasque perd tout espoir d'inscrire des points.


47e: Norris devance Piastri (4.4s.), Hülkenberg (27.4s.), Hamilton (34s.), Stroll (44s.), Verstappen (52s.), Gasly (52.8s.), Alonso (1m.), Albon (1m. 02s.), Russell (1m. 03s.), Bearman (1m. 04s.) et Sainz (1m. 10s.).


48e: Norris améliore le record du tour (1'29''734'''). Verstappen et Gasly se rapprochent de Stroll. Bearman menace la dixième place détenue par Russell.


50e: Norris possède une avance de six secondes et demie sur son équipier à deux tours du but.


51e: Piastri réalise le meilleur tour de la course (1'29''337'''). Verstappen prend la 5e place à Stroll.


52e et dernier tour: Gasly déborde Stroll dans les dernières kilomètres, et Albon chipe la 9e position à Alonso.


Lando Norris remporte son premier Grand Prix de Grande-Bretagne. Piastri finit deuxième et complète ce doublé McLaren. Après quinze ans de F1, Hülkenberg, troisième, grimpe sur son premier podium ! Hamilton se classe quatrième. Verstappen finit cinquième après une course éprouvante. Gasly (6e) donne à Alpine son meilleur résultat de la saison. Stroll finit septième devant Albon et Alonso. Russell (10e) se contente d'un petit point. Suivent Bearman, Sainz, Ocon, Leclerc et Tsunoda.


Sur le podium, après le God Save the King, les trois premiers reçoivent des trophées entièrement conçus en briques de Lego, des œuvres imaginées par le designer Samuel Liltorp Johnson, lequel admet que le plus grand défi fut de coller solidement les différentes pièces pour éviter que les coupes ne se désagrègent dans les festivités d'après-course...


Après la course: Norris chanceux, Piastri chafouin

Ce 6 juillet 2025, Lando Norris devient le treizième Britannique à remporter son Grand Prix national, devant une foule très enthousiaste, même si l'on est loin de la marée humaine qui célébrait un an plus tôt le triomphe de Lewis Hamilton. Norris évite les effusions. « Quand je suis ému, je ne pleure pas, je souris seulement, lâche-t-il après le podium. Mais c'est de la pure jouissance ! J'ai vécu un moment magique en voyant les supporteurs debout dans les tribunes dans les derniers tours. Perpétuer le règne des Britanniques sur ce circuit est incroyable. » Si Norris est aussi réservé, c'est parce qu'il sait devoir son succès à la pénalité qui a frappé Oscar Piastri. Ce week-end, le natif de Glastonbury fut dominé par son équipier et a donc le triomphe modeste. « Durant la première partie de la course, Piastri et Verstappen se sont beaucoup battus et je suis resté patient, raconte-t-il. Puis, la pluie est arrivée. Ce sont des moments à la fois angoissants et palpitants. Des courses comme celles-ci sont amusantes, mais aussi très exigeantes. Mais je suis resté calme tout en dialoguant parfaitement avec le stand. Et cela a payé. » Grâce à ce deuxième succès consécutif (une première dans sa carrière), Norris revient à seulement 8 points de Piastri au championnat et demeure plus que jamais dans la course au titre.


Lando Norris a tempéré sa joie en voyant la mine déconfite de son équipier. Déjà peu chaleureux de nature, Oscar Piastri affiche une colère froide. Le leader du championnat ne digère pas d'avoir perdu la victoire pour une pénalité qu'il estime injuste. Certes, il a surpris Max Verstappen en freinant derrière la voiture de sécurité, mais c'est parce qu'il ne s'attendait pas à voir celle-ci éteindre brutalement ses feux, à un kilomètre de la ligne de chronométrage. « J'ai freiné, dit-il, et au même moment, les feux de la voiture de sécurité se sont éteints, extrêmement tard. Et puis, évidemment, je n'ai pas accéléré car je contrôlais le rythme. Vous avez vu le résultat. Je n'ai rien fait de différent par rapport à ma première relance. Je n'ai pas ralenti davantage. » Cependant les commissaires l'ont jugé coupable de « conduite erratique » sous neutralisation, pour un coup de frein évalué 59,2 psi, une pression très faible, mais suffisante pour semer le trouble. Bien sûr, tout le monde se souvient qu'à Montréal George Russell avait commis la même faute, surprenant déjà Max Verstappen, sans être sanctionné. Mais la pression de frein du pilote Mercedes n'avait été mesurée qu'à 30 psi... Un petit rien. « C'est drôle, désormais, il semble interdit de donner des coups de frein sous Safety Car ! » ironise Verstappen. L'amertume de Piastri est compréhensible. « C'est très douloureux, soupire-t-il. J'ai fait une course très solide et je n'ai pas eu le résultat que je méritais... » Mais il ne conteste pas publiquement la décision des commissaires: « Cela servirait pas à grand-chose. Je ne m'en soucie pas vraiment. » C'est évidemment faux, à tel point que Piastri a suggéré par radio que Norris lui rende la position ! Évidemment, Andrea Stella a refusé. « J'ai posé cette question en connaissant d'avance la réponse, admet l'Australien. Cela n'aurait pas été juste, car Lando n'a rien fait de mal, mais j'ai quand même essayé... Je vais maintenant tenter de sublimer cette frustration pour essayer de gagner d'autres courses. »


Max Verstappen avait signé la pole position grâce à une Red Bull très faiblement appuyée, gréée avec un aileron « semblable à un plateau pour servir le thé », selon Christian Horner. Voilà qui était excellent pour la vitesse de pointe sur le sec, mais très handicapant sur le mouillé. C'est pourquoi le champion en titre n'a guère pu résister cet après-midi aux McLaren. Il peut toutefois regretter son erreur lors du dernier re-start puisque, sans cette pirouette, il aurait fini sur le podium. « La journée n'a pas été terrible, constate-t-il. Nous ne pensions pas qu'il pleuvrait autant aujourd'hui. Les prévisions ont changé cette nuit et elles n'étaient pas en notre faveur avec notre aileron arrière assez débraqué. C'était donc très difficile de rouler avec si peu d'appuis. Et puis j'ai fait un tête-à-queue. Je ne sais pas vraiment ce qui s'est passé lorsque j'ai essayé d'accélérer. J'ai pu remonter jusqu'à la cinquième place, mais le rythme était vraiment médiocre... » Quant à Yuki Tsunoda, bon dernier à un tour du vainqueur, on se demande seulement quand Helmut Marko va mettre fin à son calvaire...


Ferrari était arrivée à Silverstone avec des espoirs de succès, renforcés par les excellents chronos réalisés en essais libres. Samedi, les qualifications furent médiocres, mais en raison d'erreurs commises par les deux pilotes. Ce dimanche, c'est toute l'équipe qui s'est fourvoyée. Charles Leclerc fut muni d'emblée de pneus slicks, une erreur, avant de vivre un calvaire au volant d'une SF-25 qu'il qualifie de proprement inconduisible. Quant à Lewis Hamilton, il a chaussé en fin de parcours les slicks un tour trop tôt, ce qui lui a coûté la troisième place au profit de Nico Hülkenberg. Ainsi prend fin son incroyable série de douze podiums consécutifs à domicile. Au moins Ferrari engrange-t-elle 12 points, ce qui est toujours mieux que Mercedes qui ne récolte qu'une seule unité. Les Gris se sont eux aussi emmêlés les pinceaux avec leur stratégie. À deux reprises, George Russell a pris les slicks trop tôt, en début et en fin de Grand Prix. Pour couronner le tout, Kimi Antonelli, sorti par Isack Hadjar, repart avec un score vierge pour la cinquième fois en six courses... « Tout est allé de mal en pis ! » soupire Toto Wolff.


Hülkenberg sur le podium: la fin d'une injustice

Il aura attendu 15 ans et 239 Grands Prix. Un « record » dont il se serait bien passé et qui ne sera sans doute jamais battu. Mais, ce dimanche soir, Nico Hülkenberg, à presque 38 ans, grimpe enfin sur premier podium de F1. Il n'y croyait sans doute plus ! Et lorsqu'on lui fait remarquer qu'il n'était pas monté sur la « boîte » depuis sa victoire aux 24 Heures du Mans, dix ans plus tôt, l'Allemand manie l'humour: « Rassurez-vous, je me souviens comment déboucher une bouteille de champagne ! Cela m'est arrivé pas mal de fois jadis, dans les catégories juniors ! » Hülkenberg revient de très loin. Tant de fois a-t-il cru sa carrière terminée ! Pendant près de dix ans, il a accumulé les places d'honneur avec Force India et Sauber, sans jamais attirer l'attention d'un « top team ». Son passage chez Renault (2017-2019) ne lui a apporté que des déceptions. Sans volant à partir de 2020, Hülkenberg fut alors réduit au rang d'intérimaire de luxe chez Aston Martin, jusqu'à ce que Gene Haas accepte de lui redonner une chance sur le tard, en 2023. Occasion pleinement saisie par le vieux « Hülk » qui s'est imposé en leader incontesté du team américain, avant de rejoindre cette année l'aventure Sauber-Audi. Cet après-midi, la pluie anglaise lui a enfin offert l'opportunité inouïe de grimper sur podium. Alors qu'il s'élançait en dernière ligne, lui et son équipe ont eu l'intelligence de toujours chausser les bons pneus au bon moment. « Ce fut une course très, très intense, raconte-t-il avec un brin d'émotion. Comme Stroll, je me suis arrêté une première fois pour reprendre des intermédiaires. C'était risqué et pénible, car la piste séchait, mais la pluie est revenue. Puis, avant de chausser les slicks. j'ai dépassé Stroll, et ensuite j'ai dû maintenir Hamilton à distance. J'y suis parvenu et j'ai même creusé l'écart lorsque les intermédiaires ont commencé à s'user de plus en plus. Je me suis dit alors que cela s'annonçait bien. Ensuite, nous avons pris une très bonne décision en nous arrêtant un tour après Hamilton. J'ai gagné ainsi environ dix secondes. Ce fut crucial. Maintenant, il va me falloir plusieurs jours pour réaliser. Partir presque dernier pour arriver à ce résultat, c'est un peu surréaliste ! »


Pourtant, Hülkenberg a pu craindre jusqu'au bout d'être rattrapé par la scoumoune. A deux reprises déjà, il avait entrevu le podium, et même la victoire, toujours sous la pluie. A São Paulo en 2012 et à Hockenheim en 2019. La première fois, il s'était accroché avec Lewis Hamilton. La seconde, il s'était planté dans les graviers. « J'y ai pensé oui, mais cela ne m'a pas troublé plus que cela ! » sourit le vaillant trentenaire, qui met aussi l'accent sur les grands progrès effectués par Stake-Sauber ces dernières semaines: « Ce résultat est bien entendu circonstanciel, vues les conditions météorologiques, mais les évolutions apportées à Barcelone nous ont vraiment mis sur une dynamique très positive. Désormais, on peut se battre, nous ne sommes plus passifs en queue de peloton, et cela change tout. » Jonathan Wheatley tire un grand coup de chapeau à son pilote: « Nico a donné une leçon de pilotage. Partir 19e et finir 3e, c'est inouï, du jamais vu en 32 ans d'histoire de Sauber. C'est le podium le plus inattendu de tous les temps ! Personne ne le méritait davantage que Nico. » Voilà aussi le premier podium de l'équipe suisse depuis treize ans, et la troisième place de Kamui Kobayashi au GP du Japon 2012. Sauber grimpe également à la sixième place du championnat des constructeurs, devant Racing Bulls et Aston Martin. Une belle résurrection pour une équipe qui n'avait inscrit que 4 malheureux points en 2024...


Sources :

- Nextgen-auto.com

- Auto hebdo n°2520, 9 juillet 2025

Tony