Séance du 25 juin 2008
M. Antony Hostein, a. c. n., présente une communication intitulée : Le consulat ordinaire à l’époque tétrarchique.
Grâce aux recoupements que permet une documentation abondante, les fastes des consuls ordinaires des années 284-305 demeurent parfaitement connus et ne comportent aucun hiatus 1. Après les troubles intervenus durant la grande crise du iii e siècle, ces fastes révèlent la place nouvelle attribuée par Dioclétien à la vieille magistrature curule dans le cadre de sa politique de réformes.
Les fastes consulaires de 284 à 306
Comme bon nombre de ses prédécesseurs immédiats, à l’occasion de son avènement qui s’avère être en réalité une usurpation, Dioclétien arrache à Carin le consulat ordinaire de l’année en cours pour asseoir sa fragile légitimité [ voir annexe 1]. De 285 à 291, aucune logique ne semble prévaloir dans l’attribution de cette magistrature. Le consulat revient à Dioclétien, à l’Auguste associé Maximien ou bien encore à de hauts dignitaires, récompensés pour leur fidèle soutien au prince. Le collège des consuls ordinaires se compose de paires comprenant ou bien les deux empereurs, ou bien des privati, voire de manière exceptionnelle un empereur et un privatus en 285 et en 288 (il faut attendre l’année 363 pour qu’une telle association se reproduise). Jamais, cependant, le consulat ordinaire n’est confié deux années consécutives à une paire excluant l’un des deux princes. Le 1er janvier 292, Hannibalien et Asclépiodotus revêtent le consulat, événement marquant une double rupture. Pour la première fois depuis le règne d’Aurélien, le consulat ordinaire est confié deux années de suite à des paires composées de privati. Par ailleurs, c’est la première fois qu’est formé un collège réunissant les deux préfets du prétoire en exercice, avant leur accès au clarissimat
1. Sur le consulat et les fastes consulaires à l’époque tétrarchique, voir en part. : G. Barbieri, L’albo senatorio da Settimio Severo a Carino, Rome, 1952 ; T. D. Barnes, The New Empire of Diocletian and Constantine, Cambridge (Mass.), Londres, 1982, p. 91-109 ; M. Christol, Essai sur l’évolution des carrières sénatoriales dans la 2 e moitié du III e s. ap. J.-C., Paris, 1986, p. 118-125 ; R. S. Bagnall, A. Cameron, S. R. Schwartz et K. A. Worp, Consuls of the Later Roman Empire, Atlanta, 1987, p. 102-147.



















