1953, Lourdes - Mont-de Marsan : la plus aboutie
Elle marque les débuts d'André Boniface, jeune centre venu de Dax pour jouer avec Mont-de-Marsan et qui ne reçoit sa licence qu'une semaine avant cette finale. Fort de six internationaux (les frères Prat, Antoine Labazuy, Roger Martine, Henri Domec et Jean-Roger Bourdeu), Lourdes produit le meilleur du rugby, invaincu depuis deux saisons, champion en titre. Les places de titulaires sont chères : Bourdeu, flanker international, évolue à l'aile. Les avants montois résistent et mènent 16-11. Les Lourdais, vexés, inscrivent deux essais en cinq minutes, les dernières, pour l'emporter, 21-16, au terme d'un match somptueux.
1978, Béziers - Montferrand : la plus spectaculaire
Béziers, champion en titre, domine la phase régulière mais peine en phase finale. Montferrand est presque un copier-coller de l'ASB, avec sa "bête à seize pattes", ce pack surpuissant (Gasparotto, Bourdillon, Costes et les frères Cristina) qui alimente des attaquants racés (Droitecourt, les frères Dubertrand, Molenat). La charnière Lafarge-Romeu n'a rien a envier au duo Astre-Cabrol. Finale offensive et équilibrée. Jusqu'aux dix dernières minutes. Béziers se libère alors. Cantoni, Fabre, Seguier, mais aussi les avants Paco, Martin, Pesteil et Saisset attaquent sans cesse et creusent l'écart, 31-9, cinq essais à un.
1984, Béziers-Agen : la plus dramatique
Onzième et dernier titre de champion pour Béziers aux dépens d'Agen, 3-1. Il s'agit de football ? Non. Du résultat des tirs aux buts. Pour la première fois, la FFR départage les équipes sans rejouer cette finale car le XV de France part le lendemain en Nouvelle-Zélande. Cette finale est tournée vers l'offensive. 21-21, au terme de la prolongation. Pour conclure, place à un expédient. Une première série laisse une nouvelle fois les deux équipes à égalité. Dans la seconde série, l'ouvreur international Bernard Viviès, l'un des meilleurs Agenais sur le terrain, loupe son tir, triste épilogue, et offre à l'ASB le bouclier de Brennus.
1993, Castres-Grenoble : la plus polémique
Jacques Fouroux revient au Parc des Princes à la tête de Grenoble, une équipe de mammouths (Merle, Kacala, Chaffardon, Brouzet, Mandic). En face d'eux, avec Urios, Diaz, Carminati et Whetton, Castres ne se laisse pas impressionner. Sur un rebond anodin dans l'en-but, le demi de mêlée remplaçant Franck Hueber aplatit en ballon mort. Son intervention n'est pas validée et l'arbitre accorde l'essai de la victoire (14-11) au deuxième-ligne néo-zélandais Gary Whetton, ancien capitaine des All Blacks. L'arbitrage vidéo n'existait pas encore. Beau perdant, Fouroux déclare: «Nous sommes champions de France du fair-play.»
2002, Biarritz-Agen : la plus théâtrale
Biarritz, entraîné par Lagisquet et Rodriguez, est donné favori face à Agen qui sort d'une saison catastophique, miné par des soucis financiers et interdit de Coupe d'Europe pour avoir sacrifié le résultat d'une rencontre. L'expérience de Roumat, Gonzalez et Bernat-Salles prime. La star australienne Joe Roff inscrit cinq buts de pénalité et Biarritz mène, 19-16. Mais d'un but magistral, le jeune ouvreur agenais Gelez ramène les équipes à égalité. Prolongation. Entré en fin de partie, Laurent Mazas, enseignant durant la semaine, permet d'un drop bancal au BO de remporter son troisième Brennus, après 1935 et 1939.