Sylvie Laurent, historienne spécialiste des États-Unis.

On ne sait ce qui est le plus obscène dans la mise en scène de l’inauguration de Donald Trump : l’extraordinaire ballet de milliardaires venus s’acheter des parts du bien commun, la nonchalance suffisante avec laquelle sont signés les décrets les plus scélérats ou le nombre de fois où l’on entend dire que Musk est « l’homme le plus riche du monde ». Le mythe de l’entrepreneur génial qui, parti de rien mais qui grâce à une intelligence supérieure, fait avancer l’humanité sur le chemin de l’innovation et donc du progrès est à la Silicon Valley ce que le western est à Hollywood : un extraordinaire tour de passe-passe idéologique auquel succombent nombre d’observateurs....
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