(English go lower)
Mille milliards d’arbres,
sur le terrain
Le Laboratoire Crowther à l’École polytechnique fédérale de Zurich a fait une annonce majeure et retentissante durant l’été 2019 : selon des données satellitaires, planter des arbres serait « la meilleure manière d’inverser le réchauffement planétaire ». Il nous faudrait planter un billion d’arbres (mille milliards). Avec nos ancêtres nous avons coupé cinquante pour cent des grandes forêts, trois des six mille milliards d’arbres de la Terre. Selon le Laboratoire Crowther, 300 gigatonnes de carbone en trop dans l’atmosphère et les océans seraient ainsi relocalisées et séquestrées : 200 GtC dans la biomasse et 100 GtC dans les racines des arbres, et, grâce aux exsudats introduits dans les sols — les racines échangent du carbone contre des nutriments autour de la rhizosphère, ces racines génèrent une substance noire carbonée relativement stable appelée glomaline.
Bien financé, le Laboratoire Crowther engagea une entreprise pour communiquer ses résultats. Et la firme en communication communiqua… Soudainement le monde entier avait eu écho des mille milliards d’arbres pouvant inverser le réchauffement planétaire et sauver l’humanité. La nouvelle était sur toutes les radios, et, sur certaines lèvres. Mais les nuances de l’article avaient disparu. Des spécialistes publièrent des réactions bien senties. Thomas Crowther fut forcé de défendre son étude. Les membres de son laboratoire devinrent inquiets, et même tristes lorsque les critiques commencèrent à fuser. Exemplaire de scientifiques ne maîtrisant plus une invention, une découverte, ou un message, l’épisode a quelque chose de cocasse.
Mon propos ne vise en rien l’analyse des détails de l’article « The global tree restoration potential » publié dans Science, mais plutôt la faisabilité de planter mille milliards d’arbres, non pas à partir de données satellitaires, mais sur le terrain. Dans la boue, parmi les résidus ligneux laissés par l’industrie forestière, nous appuyant sur notre expérience au Canada.
Un billion d’arbres, voyons voir
Comme nombre de mes compatriotes, j’ai été reboiseur. C’est un travail difficile, harassant, certains diraient « une job de fous » ! Chose certaine, ce n’est pas fait pour tout le monde. Hormis la pluie, le soleil, le froid et la chaleur, la neige au début et en fin de saison, les moustiques en juin, le travail est payé à l’arbre planté. Pour être un bon planteur, il faut planter beaucoup, et bien. Les journées sont longues, 8-10 heures, le déplacement vers le site peut prendre une heure de route ou davantage. Au Québec, tous les planteurs vivent dans des camps forestiers équipés pour cuisiner, avec des douches chaudes, des chambres, des équipements d’urgence, de l’électricité grâce à des générateurs au diésel. Dans les autres provinces canadiennes, le logement peut se faire sous la tente. J’ai planté dans cinq provinces, logé sous la tente, en motel, en stations de ski désertées l’été. Enfin, il y a la gestion des rencontres avec la faune : les orignaux, les wapitis ou les ours, souvent à plusieurs reprises pendant une saison. Nous sommes au milieu du Canada sauvage. Loin de la maison, la plupart du temps tout l’été.
Planter 20 millions d’arbres en quatre mois implique beaucoup de logistique : 100 planteurs physiquement préparés, des camions pickups avec le carburant nécessaire, des garettes (débusqueuses forestières modifiées pour transporter les arbres sur de très grands territoires) ou des muskegs (nom donné à des véhicules sur chenilles de la marque Bombardier, d’un mot algonquin référant à une tourbière), des téléphones et internet par satellites, un système de paye. J’ai même fait un contrat au nord d’Edmonton avec déplacements en hélicoptère, très chic !
Une bonne équipe de planteurs, dans l’Est du Canada, peut planter en moyenne 2’500 arbres par planteur et par jour. À multiplier par 80 jours de travail. 2500 x 80 jours x 100 planteurs, soit 20 millions d’arbres durant une saison, avec de bonnes et de mauvaises journées. Ces arbres sont cultivés dans des serres pendant 2-3 ans, transportés sur des sites éloignés pour y être plantés. En un été, environ 200 camions remorques transportant chacun 100’000 arbres. La rencontre de ‘planétaires’ sur les routes — de très grands camions aux essieux dits planétaires pouvant transporter 100 tonnes de bois, deux fois la moyenne — fait partie des dangers du métier. Dans l’Est du Canada, les sites sont « labourés », une technique de préparation appelée scarification, réalisée par des monstres d’acier à moteurs diesel. Enfin le ministère vérifie la qualité du travail par parcelles.
Pour planter mille milliards d’arbres… Faisons le calcul. Il y a 50 fois 20 millions dans un milliard, et ce nombre doit encore être multiplié par 1’000. En d’autres mots, ce qu’une entreprise ou une coopérative expérimentée reboise en un été, devrait être reproduit 50’000 fois pour inverser le réchauffement planétaire. De manière plus nuancée que la nouvelle diffusée dans les médias, c’est ce que propose Laboratoire Crowther. Nos chiffres référent aux conditions de l’Est du Canada ; dans l’Ouest, on plante plutôt 1’500 arbres par jour et par travailleur, souvent dans des secteurs montagneux non scarifiés pour la plantation. À noter également : le Canada a un des meilleurs réseaux de routes forestières au monde. On peut aussi faire un autre calcul : 50’000 x 100 employés x 80 jours, soit 400’000’000 de planteurs-jours.
La femme qui plantait des arbres
L’idée de planter mille milliards d’arbres est inspirée de Wangari Maathai, une femme kenyane Prix Nobel de la paix 2004 pour « sa contribution en faveur du développement durable, de la démocratie et de la paix ». Le Mouvement pour une ceinture verte qu’elle a fondé commença à planter des arbres en Afrique en 1977. 30 millions d’arbres furent plantés dans un premier temps. Puis Maathai commença à parler d’un milliard d’arbres. La Campagne est lancée par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) en réponse au réchauffement climatique, avec d’autres enjeux allant de l’approvisionnement en eau à la protection de la biodiversité. Le milliard est atteint en novembre 2007. En 2008 l’objectif de la campagne est fixé à 7 milliards d’arbres, atteint trois mois avant la Conférence sur le climat tenue à Copenhague en décembre 2009.
En 2011, Felix Finkbeiner ouvre l’Année internationale des forêts et déclare que le temps est venu de travailler ensemble, de combiner nos forces, vieux et jeunes, riches et pauvres ; ensemble, pour planter « un billion d’arbres ». Depuis son lancement, le site de la Campagne, trilliontreecampaign.org, a enregistré la plantation de 13.6 milliards d’arbres dans 193 pays. Nous sommes loin des 1’000 milliards/un billion. Ce nombre d’arbres devant être plantés s’est même transformé sur les documents d’ONG en un « billion d’arbres à être plantés, et, à être protégés » ! Certains ont-ils réalisé ce que planter mille milliards d’arbres signifie réellement ? Outre l’espace utilisé pour l’agriculture et celui déjà transformé en zones urbaines, tous les écosystèmes ne se prêtent pas à la reforestation. Les prairies et les savanes ont coévolué avec de grands troupeaux d’animaux et la mégafaune, non avec des arbres…
Aujourd’hui, il est plus facile de couper des arbres avec des équipements de coupe multifonctionnels que de reboiser : les « multis » coupent l’arbre, l’ébranchent, le coupent en billots. En un rien de temps, zip-zip ! Le reboisement, lui, demeure pour l’essentiel une activité manuelle exécutée beau temps, mauvais temps. Le reboisement, aussi appelé sylviculture, n’est pas chose facile. Nous sommes loin d’un laboratoire confortable à Zurich. Thomas Crowther souhaite également l’implication des communautés. Une belle idée. Mais tient-elle compte de la dimension des territoires, de la logistique requise, des ressources financières nécessaires ?
L’Initiative 1t.org joue-t-elle un rôle dissuasif ?
D’aucuns ont émis l’idée que planter mille milliards d’arbres pourrait dissuader de réduire les sources de carbone. Au moment où émergent les technologies et procédés à émissions négatives — des « solutions fondées sur la nature » en réponse au réchauffement planétaire — certaines multinationales ou gouvernements pourraient s’y intéresser pour de mauvaises raisons : retarder une transition énergétique urgente, ou la transformation d’activités économiques émettrices de GES.
La Campagne trilliontreecampaign.org portée par le PNUE rencontra en 2020 l’Initiative 1t.org, issue du World Economic Forum en soutien à la Décennie des Nations unies 2021-2030 pour la restauration des écosystèmes. L’Initiative 1t.org « offre une plateforme aux gouvernements, aux entreprises, à la société civile et aux ‘écopreneurs’, afin de servir la communauté planétaire engagée à planter un billion d’arbres ». L’Initiative 1t.org affirme qu’elle va mettre en relation les champions de la reforestation sur le terrain avec les ressources, les leaders de haut niveau en science, mettre à disposition la technologie des entreprises, en relation la politique et la finance, une connectivité dans un espace digital pour ceux motivés par l’objectif. Selon son site, l’Initiative 1t.org rendra possible un dialogue et une collaboration en soutien à une action de reboisement « exponentielle et réussie sur le terrain ».
Au World Economic Forum, l’Initiative 1t.org reçut donc l’appui de l’establishment économique mondial, mais aussi… celui du Président Donald Trump ! Ce dernier, dans son discours à Davos, engagea les États-Unis à participer à l’initiative. Un appui inattendu, inquiétant pour certains observateurs… Puits de GES potentiellement important, la plantation d’arbres pourrait-elle repousser aux calendes grecques la réduction des sources de GES ? Justine Calma dans The Verge : « Une autre inquiétude entourant l’appel à planter un billion d’arbres est que cette initiative pourrait se traduire par l’abandon d’autres efforts pour ralentir le changement climatique, comme arrêter la pollution par les carburants fossiles et la déforestation. » Chose certaine, personne n’envisage sérieusement de compter sur Donald Trump pour inverser le réchauffement planétaire.
Des solutions nombreuses, avec des avantages en cascade
Face au pharaonique et même babylonien objectif de planter 1’000 milliards d’arbres, la réalité sur le terrain, et, la possible dissuasion associée à un tel projet, une certaine prudence s’impose. Le Laboratoire Crowther présente la plantation d’arbres comme « la meilleure solution disponible pour lutter contre le réchauffement planétaire ». Mais ignore toutes les autres. Qu’en est-il de la gestion holistique des pâturages ? Elle relance les chaînes trophiques nourricières des sols, par un déplacement planifié inspiré des grands troupeaux sauvages, d’animaux domestiques en pâturage. En plus de la séquestration de carbone, la gestion holistique des pâturages alimente les humains autant que les sols, crée des emplois et augmente le biodiversité grâce à la santé des sols. Et pourquoi escamoter le biochar ? Il améliore l’ameublissement des sols, augmente les rendements, réduit les besoins en engrais et retient l’eau. Issu de la biomasse, le biochar pourrait même receler une quantité quasi illimitée d’usages comme matériau, remplaçant potentiellement le sable marin dans le béton, évitant ainsi la destruction d’écosystèmes marins. D’importance stratégique le sable marin est le matériau le plus utilisé dans le monde. Il existe de nombreuses technologies/procédés à émissions négatives comme remèdes à la crise climatique, dont le reboisement de la Terre. Chacun séquestre du carbone. Cette diversité de solutions est une excellente nouvelle, il y a urgence climatique !
« Voyageur, il n’y a pas de chemin, le chemin se fait en marchant », disait le grand poète Antonio Machado. L’anthropocène, cette époque géologique créée par homo sapiens, peut prendre une autre direction, par une restauration planétaire des sols et des écosystèmes. Nous pourrions revoir les sols à l’humus abondant, les grandes forêts de chênes, les jardins de la victoire, les forêts tropicales, les muskegs. Voir s’imposer l’agriculture et le développement de régénération, l’agroécologie, l’agroforesterie, la sauvagerie de Henry David Thoreau. L’humanité peut inverser la désertification, ré-enchanter le monde. Provoquer une ‘biogéothérapie’ restauratrice de la fertilité des sols, séquestrer du carbone, et, inverser l’augmentation du dioxide de carbone dans l’atmosphère et les océans.
Le·la professionnel·le du reboisement découvre avec joie une nature magnifique, immense et encore sauvage, mais aussi sa destruction. Planter des arbres produit des émotions, contrastées. C’est l’histoire d’un petit groupe vivant isolé, au comportement parfois tribal, mais en contact avec ces scènes d’un déboisement industriel et dantesque, soulevant les grands enjeux de notre temps. Le sentiment du reboiseur oscille et vacille entre « Nous sommes l’espoir de l’humanité sur Terre ! », et, sur le terrain, mille milliards de petites misères et de grandes questions.
A Trillion Trees,
on the ground
Crowther Laboratory at the Federal Polytechnic School of Zurich made a major and spectacular announcement during the summer of 2019: according to satellites data, plant trees would be « the best way for global warming reversal ». We would have to plant a trillion trees (one thousand billions). With our ancestors, we have cut fifty percent of grand forests, three of six thousand billions original trees on Earth. According to Crowther Laboratory, 300 Gigatons of carbon in excess in the atmosphere and in oceans would be relocalized and sequestered: 200 GtC in the biomass and 100 GtC in trees roots, and, thanks to exudates introduced in soils—roots exchange carbon for nutriments around the rhizosphere, those roots generate a relatively stable carbonized black substance called glomaline.
Well financed, the Crowther Laboratory hired an entreprise to communicate results. And the communication firm, communicated… Suddenly the entire world had echos about the thousand billions trees for global warming reversal to save humanity. The news was on all radios, and, on some lips. But the article nuances had disappeared. Some experts published well felt reactions. Thomas Crowther was forced to defend his study. Members of his laboratory became worried, and even sad when critics started to fuse. Exemplary of scientists loosing control over an invention, a discovery, or a message, the episode has a funny side.
My topic is not an analysis of the article « The global tree restoration potential » published in Science. Rather it is an analysis of how feasible planting a trillion trees is, not from satellites data, but from the terrain. In the mud, among wood residues left behind by the forest industry, based on our own experience in Canada.
A trillion trees, let’s see
As a great number of my compatriots, I have been a tree planter. It is a hard job, exhausting, some would say « a crazy job »! Something is sure, it is not for everyone. Besides the rain, the sun, the cold and the heat, the snow at the beginning and the end of the season, the mosquitos in June, the work is paid by the tree. To be a good planter, you have to plant a lot, and well. Days are long, 8-10 hours, driving to the site can take an hour or more. In Quebec, all planters live in forestry camps equipped to cook, with hot showers, rooms, emergency equipments, electricity thanks to diesel generators. In other Canadian provinces, housing can be under the tent. I have planted in five Canadian provinces, lived under the tent, in motels, in ski areas deserted during the summer. Finally there is the management of fauna encounters: moose, wapitis and bears, often at numerous occasions during a season. We are in the middle of Canada’s wilderness. Far from home, most of the time for all summer.
Planting 20 millions trees in four months implies lots of logistic: 100 physically prepared planters, pickup trucks with the necessary fuel, garettes (modified forestry skidders made to transport trees on very big territories) or muskegs (name given to Bombardiers made caterpillars, from an Algonquin name for bogs), satellite phones and internet, a pay system. I even did a contract north of Edmonton with helicopter transportation, very chic!
A good planters’ team, in Eastern Canada, can plant on an average 2’500 trees per planter, per day. To multiply by 80 days of work. 2500 X 80 days X 100 planters, 20 millions trees during one season, with good and bad days. Those trees are grown in greenhouses during 2-3 years, transported to far away sites to be planted. In one summer, around 200 tractor trailers, each carrying 100’000 trees. The encounter of ‘planetaries’—very big trucks with axles called planetary—are part of the work’s dangers. In Eastern Canada, the sites are « plowed », a technic called scarification, done by steel monsters equipped of diesel motors. At last, the Ministry verifies the work quality with plots.
To plant a trillion trees… Let’s calculate. There is 50 times 20 millions in one billion, and this number must be again multiplied by 1000. In other words, what an enterprise or a cooperative with experience plants in one summer, should be reproduced 50’000 times for global warming reversal. In a more nuanced way than the news diffused in medias, that is what the Crowther Laboratory proposed. Our numbers refer to conditions in Eastern Canada; out West it is more like 1’500 trees per day and per worker often in mountainy sectors not scarified for planting. Also note: Canada has one of the best forestry roads network in the world. An other calculation can me done: 50’000 X 100 employees X 80 days, that is 400’000’000 planter-days.
The woman that was planting trees
The idea to plant one thousand billion trees is inspired by Wangari Maathai, a Kenyan woman whom won the Nobel Peace Prize in 2004 for « her contribution in favor of sustainable development, democracy and peace ». The Green Belt Movement she founded started planting trees in Africa in 1977. 30 millions trees were planted at first. Then Maathai started to talk about planting one billion trees. The campaign was launched by the United Nations Environmental Program in response to global warming and other issues going from water supply to biodiversity protection. The billion was reached in November 2007. In 2008 the campaign objective was raised to 7 billions trees, reached 3 months before the conference on climate in Copenhague in December 2009.
In 2011, Felix Finkbeiner opens the International Year of Forests and declares time has come to work together, to combine forces, old and young, rich and poor; together to plant « one trillion trees ». Since its launch, the Campaign’s site trilliontreecampaign.org, has registered 13.6 billion trees planted in 193 countries. We are far from the 1000 billions / 1 trillion. The number of trees to plant has even evolved in some NGOs documents to « a trillion trees to be planted or protected »! Would some have realized what planting a trillion trees means in reality? Besides the needed space for agriculture and already transformed urbain zones, not all ecosystems are adapted for reforestation. Prairies and savannas have co-evolved with grand herds and megafauna, not with trees.
Today it is easier to cup trees with multifunctional equipments than to reforest: « multi » cut the tree, take off the branches, and cut logs. In no time, zip-zip! Reforestation remains for the essential a manual activity done no matter the weather. Also called sylviculture, reforestation is not an easy activity. We are far from a comfortable Zurich laboratory. Thomas Crowther also wishes communities involvement. A nice idea. But does it take into account territories dimensions, logistic required, financial ressources necessary?
Does the 1t.org Initiative play a deterrent role?
Many have emited the idea that planting one thousand billion trees could be a deterrent for carbon sources reductions. At a moment when technologies and processes with negative emissions emerge—« nature-based climate solutions (NETs) » as an answer to global warming—some multinationals and governments could be interested in NETs for bad reasons: slow down an urgent energy transition or the transformation of economic activities that emit GHGs.
In 2020 the trilliontreecampaign.org UNEP’s campaign met with the World Economic Forum supported 1t.org Initiative to back the United Nation 2021-2030 Ecosystem Restoration Decade. The 1t.org Initiative « offers a platform for governments, enterprises, civil society and ‘ecopreneurs’ to serve the community committed to plant a trillion trees. » The Initiative 1t.org says it will put in relation reforestation champions on the ground with ressources, high level leaders in science, make available businesses’ technologies, in relation politic and finance, connectivity in the digital space for those motivated by the objective. According to its site, the 1t.org Initiative will make possible a dialogue and a collaboration to back up a reforestation action « exponential and successful on the ground ».
So at the World Economic Forum, the 1t.org Initiative got the support of the world economic establishment, but also… from President Donald Trump! In his Davos speech, he engaged the United States to participate in the initiative. An unexpected support, worrying for many observers. Possibly a major GHG sink, could tree plantation push back to Greek calendars GHG sources reductions? Justine Calma in The Verge: « Another big concern surrounding the call for planting a trillion trees is that it could distract from other efforts to slow down climate change, like stopping fossil fuel pollution and deforestation in the first place. » One thing is sure, no-one seriously consider counting on Donald Trump for global warming reversal.
Numerous solutions, with cascading advantage
Considering the pharaonic and even babylonian objective to plant 1000 billion trees, the reality on the ground, and , the possible deterrence associated with such a project, some caution is necessary. The Crowther Laboratory present plantation as « the best available solution to fight against global warming ». But it ignores all others. What about holistic grazing management? It restarts the trophic chains that feed soils, by the planning of domestic herds grazing inspired by the movement of former grand wild herds. Besides sequestering carbon, holistic grazing management feeds human as much as soils, creating jobs and increasing biodiversity thanks to soils’ health. And why ignoring biochar? It improves soils’ tilth, increases yields, reduces the needs for fertilizers and increases water holding capacity. Made from biomass, biochar could have an infinite quantities of uses as a material, potentially replacing marin sand in concrete, avoiding the destruction of marin ecosystems. Strategic, marin sand is the most used material in the world. There are many technologies/processes with negative emissions as a remedy to the climate crisis, reforestation of the Earth being one. Everyone sequester carbon. This solutions diversity is excellent news, we are facing a climate urgency!
« Traveler, there is no path, the path is made by walking » said Antonio Machado, the famous poet. The anthropocen, this geological epoch created by homo sapiens, can take a new direction, by the restoration of soils and ecosystems. We could see again soils with abondant humus, great oak forest, victory gardens, tropical forests, muskegs. See rise regenerative agriculture and development, agroecology, agroforestry, Henry David Thoreau’s wildness. Humanity can reverse desertification, re-enchant the world. Provock a restorative ‘biogeotherapy’ for soils’ fertility, sequester carbon, and, reverse carbon dioxide increase in the atmosphere and oceans.
The reforestation professional discovers with joy a wonderful nature, immense and still wild, but also its destruction. Planting trees produces contrasted emotions. It is the story of a small group living isolated, with a tribal behavior by moments, but in contact with the great issues of our time. The tree planter feeling oscillates and vasillers between « We are the hope of humanity on Earth! », and, on the ground, a thousand billion of little sufferings and great questions.