37) Earth day 2020 // Journée de la Terre 2020

(en français ci-dessous)

In the last few weeks, our lives went through unexpected events. In my case I was diagnose diabetic. Thanks god it is not a cancer. Chronicle diseases are worrying. For the first time in my life, I take pills. More and more pills. To reduce the sugar in my blood. According to the World Health Organisation, you are diabetic when your blood glucose level is above 7 mmol/l at least twice sober. Mine was at 24! Then came my birthday, on April 5. I turned 56 confined because of COVID19. I saw no-one, no-one saw me. I received happy birthday wishes on Facebook. I called my father to wish him happy birthday, his birthday is April 4. He turned 80, so he is at risk with any visit. We all understand COVID19 is a serious, risky, business, and, we all stay home. This odd situation makes everyone think. Think a lot, about food among other things.

For me it was how can I help my diabetes, enhance my immune system again COVID19, and, help Quebec be more food self-sufficient? My answer was micro-greens !! Micro-greens veggies concentrate nutriments, 4-40 times experts say. You need very little space to produce micro greens. One of them, brocoli, contains sulforaphane, an anti-cancer substance discovered by Paul Talalay, a John-Hopkins University professor. New to micro greens, I have grown radish, peas, sunflowers, mung beans, French and green lentils. It ended up being surprisingly easy, rewarding, and fun! There is nothing like growing your own food, especially when it can enhance your immune system against a vicious virus. With internet, you can learn a lot in a very short time about gardening, micro greens, mushrooms growing, wild forages. I am now picking wild leeks (some), and, for my health, chaga mushrooms I take in teas. I live in a forest, but everyone can grow food, a starting point for resilience and relative autonomy.

So I turned 56 on April 5. But today, April 22, 2020, I feel 50. I got six years younger thanks to my micro greens. But more, it is Earth Day, the fiftieth of its kind. I feel like my age is really the age of this movement. My views on the world, like many my age, were forged with the environmental movement. I was turning nineteen when I first heard about what was to become the center of my life, after my daughter Anouck. It was 1982, Radio-Canada was taking about global warming. While the referendum for the independence of Quebec two years earlier generated endless passionate debates in our society, I knew that somehow, climate was to stay. This was about humanity’s survival. For me a fanatic skier, it was about preserving winter. I felt it was my duty to be involved with the fight. This blog is part of that fight. In 50 years from now, I believe humanity might have reasons to celebrate. Using regenerative and restorative practices, we can replenish the Earth, reverse global warming, insure food security to everyone.

While we can point at humanity’s numerous failures since April 22, 1970, we shall also underline successes. Renewable energies are being adopted at a large scale while electric mobility is emerging, the United Nations has created an environmental program and countries have created environmental ministries, conservation has been enhanced in some regions while ecotourism is becoming a new industry, people recycle, the debate about urban planning is being won by cyclists and public transports proponents, people value trees and wildlife. Labelling of woods and other fair trade products has grown. Showing the way, Europe has used the Kyoto protocol to reduce its GHG emissions by 30%. The Montreal Protocol to protect the ozone layer is a success that can inspire other conventions. Maybe the most important recent progress: we now know well how to rebuild healthy soils and reverse global warming with carbon farming techniques. Biochar is a completely new bio-sourced material with amazing, almost unlimited, applications. Humanity’s demography is coming under some control while self-restricting consumption is being considered by some. 

More of less, less of more, are needed. Our choices must become transformative for the better. We will need new instruments, like a green international currency, to boost a global green new deal (see our feedback to the UN ecosystem restoration decade, blog 36). The pandemic is showing how fast things can change. Today might very well be the beginning of a new era. An era towards carbon dioxide reversal, reversal of the Earth’s destruction that threatens humanity with viruses and global warming. From a destructive anthropocen, we can turn things around towards a regenerative geotherapy. A restorative anthropocen era, lead by Earth science, innovation, biosphere diplomacy, with more… to celebrate at every April 22.

Journée de la Terre 2020

Au cours des dernières semaines, nos vies ont traversé des évènements imprévus. Dans mon cas j’ai été diagnostiqué diabétique. Dieu merci ce n’est pas le cancer. Les maladies chroniques sont inquiétantes. Pour la première fois dans ma vie, je prends des pilules. De plus en plus de pilules.   Pour réduire le taux de sucre dans mon sang. Selon l’Organisation mondiale de la santé, vous êtes diabétique si le taux de glucose de votre sang dépasse 7 mmol/l au moins deux fois à jeun. Le mien était à 24… Puis est arrivée mon anniversaire, le 5 avril. J’ai eu 56 ans confiné à cause du COVID19. Je n’ai vu personne, personne ne m’a vu. J’ai reçu des souhaits sur Facebook. J’ai appelé mon père pour lui souhaiter joyeux anniversaire, le sien est le jour d’avant, le 4 avril. Il a eu 80 ans, donc toute visite est pour lui à risque. Nous comprenons tous que le COVID19 est une affaire sérieuse, dangereuse, et, nous restons à la maison. Cette situation étrange fait réfléchir tout un chacun. Beaucoup réfléchir, sur la nourriture en particulier.  

Personnellement je me suis demandé comment je pouvais aider mon diabète, renforcer mon système immunitaire contre la COVID19, et, contribuer à l’indépendance alimentaire locale. Ma réponse a été les micro-pousses. Les micro-pousses de légumes concentrent les nutriments, 4-40 fois selon les experts. Peu d’espace est nécessaire à leur production. L’un d’eux, le brocoli, contient du sulforaphane, une substance anti-cancer découverte par Paul Talalay, un professeur à l’Université John-Hopkins. Nouveau à la culture des micro-pousses, j’ai cultivé des radis, des pois, des tournesols, des fèves mungo, des lentilles françaises et vertes. L’exercise s’est révélée étonnamment facile, valorisante, et, amusante! Rien ne se compare à faire pousser sa propre nourriture, en particulier lorsque ça peut renforcer votre système immunitaire contre un virus vicieux. Avec internet, il est possible d’apprendre beaucoup en peu de temps concernant le jardinage, les micro-pousses, comment faire pousser des champignons, et, sur les cueillettes sauvages. Je cueille actuellement de l’ail des bois (limité à 50 bulbes), et, pour ma santé, du chaga que je concocte en thé. Je vis en forêt, mais chacun peut faire pousser de la nourriture, un point de départ de la résilience et d’une relative autonomie.   

Alors j’ai eu 56 le 5 avril. Mais aujourd’hui 22 avril, j’ai le sentiment de 50. J’ai gagné 6 ans grâce à mes micro-pousses. Au delà, c’est la Journée de la Terre, la cinquantième du genre. J’ai le sentiment d’avoir l’âge de ce mouvement. Mes vues sur le monde, comme plusieurs de mon âge, ont été forgées avec le mouvement pour l’environnement. Je tournais dix-neuf ans lorsque j’ai entendu parler pour la première fois de ce qui deviendrait le centre de ma vie, après ma fille Anouck. Nous étions en 1982 et Radio-Canada parlait du réchauffement climatique. Alors que le référendum pour l’indépendance du Québec deux ans auparavant avait généré des débats passionnés sans fin dans notre société, je savais que la question climatique était pour rester. Elle concernait la survie de l’humanité. Pour un skieur fanatique comme moi, le but était de préserver l’hiver. J’ai senti que c’était mon devoir d’être impliqué dans cette bataille. Ce blog y participe. Dans 50 ans, je crois que l’humanité pourrait avoir des raisons de célébrer. En faisant usage des énergies renouvelables et des pratiques régénératrices, nous pouvons enrichir de nouveau la Terre,  inverser le réchauffement planétaire, assurer la sécurité alimentaire de chacun. 

Bien que nous puissions pointer les nombreux échecs de l’humanité depuis ce 22 avril 1970, nous devrions également souligner les réussites. Les énergies renouvelables sont adoptées à une large échelle alors que la mobilité électrique émerge, les Nations unies ont créé un programme pour l’environnement et les pays ont suivi avec des ministères consacrés à l’environnement, la conservation a été renforcée dans certaines régions alors que l’éco-tourisme devient une nouvelle industrie, les gens recyclent, le débat sur la planification urbaine est remporté par les cyclistes et les défenseurs des transports publics, les gens valorisent les arbres et la faune. La labellisation des bois commercialisés et autres produits issus du « commerce équitable » a connu une augmentation. Montrant la voie, l’Europe a fait usage du protocole de Kyoto pour réduire ses GES de 30%. Le protocole de Montréal pour la protection de la couche d’ozone est une succès pouvant inspirer d’autres conventions. Évolution récente peut être la plus positive, nous savons aujourd’hui comment redonner la santé aux sols et inverser le réchauffement climatique avec l’agriculture à base de carbone. Le biochar est un matériel bio-sourcé complètement nouveau avec des applications formidables, presque illimitées. La démographie humaine est sous un certain contrôle alors qu’une auto-limitation de leur consommation est considérée par certains citoyens du monde. 

Plus de moins, moins de plus, sont nécessaires. Nos choix doivent devenir transformateurs pour le mieux, régénérateurs. Nous allons avoir besoin de nouveaux instruments, comme d’une monnaie verte internationale, pour donner une élan à un nouvel accord vert (voir notre commentaire à la Décennie 2021-2030 des Nations unies pour la restoration des écosystèmes, blog 36). La pandémie montre combien rapidement les choses peuvent changer. Aujourd’hui peut très bien être le début d’une nouvelle ère. Une ère vers l’extraction du dioxide de carbone, l’inversion de la destruction de la Terre menaçant l’humanité avec des virus et la réchauffement planétaire. D’une anthropocène destructive, nous pouvons retourner la situation, vers une géothérapie régénératrice. Une anthropocène restauratrice, menée par les sciences de la Terre, l’innovation, la diplomatie de la biosphère, avec davantage… à célébrer chaque 22 avril.  

36) Advancing the UN Decade on Ecosystem Restoration 2021-2030 // Augmenter l’impact de la Décennie des Nations unies 2021-2030 pour la restauration des écosystèmes

(original and official publication in English, translation in French below // version originale et officielle en anglais, traduction en français ci-dessous)

 

Advancing the UN Decade on Ecosystem Restoration 2021-2030

With expressions such as ‘negative emissions technologies’, ‘carbon sinks’, and ‘nature-based climate solutions’—as appears in IPCC, FAO, UNEP and UN reports—a trend has emerged for proactive climate mitigation. We welcome this evolution of new ideas, and we would like to provide our advice for radical and effective action. Our advice follows on the heals of the International Year of Soils (IYS 2015), and the UN Decade on Ecosystem Restoration 2021-2030.

(1) Geotherapy: New Vocabulary

Among a small epistemic group, we believe a new terminology should be adopted that transcends conventional conservation practices—beyond eco- development and sustainable development—to embrace ‘geotherapy’ as a new and positive trans-disciplinary concept. In our view, ‘geotherapy’ links the natural sciences with medicine. Geotherapy includes both nature-based biogeotherapy and geo-engineering. Geotherapy should be prioritized as an Earth-centric expression that acknowledges humanity is part of a web of ecosystems. Introducing geotherapy in the UN vocabulary could set a ‘golden spike’, announcing a restorative Anthropocene epoch. The concept was originally defined in a 2015 book Geotherapy: Innovative Methods of Soil Fertility Restoration, Carbon Sequestration, and Reversing CO2 Increase.

(2) Global Carbon Reward: New Policy for Climate Finance

Reversing global warming, desertification, and biodiversity losses is an endeavor of colossal dimensions. We estimate the cost of mitigation and restoration to be at roughly 5% of global purchasing power: about USD $4 trillion per year.

To succeed, we propose the creation of an international complementary currency, called Complementary Currencies for Climate Change (4C). Proponents of this powerful idea recommend that major central banks be coordinated under a common policy to establish the 4C as the global financial reward for climate mitigation services. Full convertibility of 4C into other currencies can be guaranteed by central banks, and this could be managed to incentivize carbon abatement and sequestration.

 

The policy can act as preventative insurance against unwanted climate change, and it can help restore terrestrial and marine ecosystems as co- benefits. Projects that abate or sequester carbon could earn 4C as a source of foreign income for local communities. By offering 4C rewards, poor farmers can increase their annual income significantly. The fishing, tourism, forestry, and agroforestry industries could all benefit.

 

No person, enterprise, or government would be required to fund the policy for 4C rewards, and this is because a thin global inflation levy and currency trading will cover all of the costs. A new international authority for central banks, called a Carbon Exchange Standard (CES), will manage the monetary policy for the 4C reward. The financial mechanism for 4C rewards is scalable and can be managed to address the 2015 Paris Climate Agreement. The 4C mechanism has advantages because it can be implemented quickly and can avoid unnecessary bureaucracy.

The 4C reward mechanism can improve the living conditions for poor peoples, and this can be done by incentivizing low-carbon and carbon negative projects to improve soil health, food security, and supporting the UN’s Sustainable Development Goals (SDGs). For developed and developing countries, the 4C reward can leverage renewable energies, restorative agriculture, regenerative development, and ecosystem protection. The creation of the first 4C—an international complementary currency based on ecosystem services—can be joined with humanity’s love for nature, science, and, a rising environmental consciousness. This approach has the potential to transform the world’s economies for the wellbeing of current and future generations.

Contacts

 

Geotherapy

Thomas J. F. Goreau, President, Global Coral Reef Alliance, Chief Scientist, Blue Regeneration SL, President, Biorock Technology Inc., Technical Advisor, Blue Guardians Programme, SIDS DOCK, 37 Pleasant Street, Cambridge, MA 02139, E: goreau@globalcoral.org, http://www.globalcoral.org, Tel: (1) 617-864-4226 leave message Books: Geotherapy: Innovative Methods of Soil Fertility Restoration, Carbon Sequestration, and Reversing CO2 Increase, http:// http://www.crcpress.com/product/isbn/9781466595392, Innovative Methods of Marine Ecosystem Restoration, http:// http://www.crcpress.com/product/isbn/9781466557734

Benoit Lambert, (Geotherapist, Biochar Generation Inc. CEO) E: benoit.lambert7@gmail.com, Tel (1) 450 775 7444

Global Carbon Reward

Jonathan Cloud (Exec. Director) E: jcloud@possibleplanet.org

Delton Chen (Head of Research) E: delton.b.chen@gmail.com

Possible Planet, 501(c)(3) Nonprofit, NJ, USA. T: 908-507-3150, http://www.global4c.org

 

Version 1.0. Dated April 12, 2020. Authorized by D. Chen

 

 

Augmenter l’impact de la Décennie des Nations unies 2021-230 pour la restauration des écosystèmes

Avec des expressions telles ‘technologies à émissions négatives’, ‘puits de carbone’ et ‘solutions fondées sur la nature’ — des expressions apparaissant dans des rapports du GIEC, de la FAO, du PNUE et d’autres rapports de l’ONU — une tendance favorable à l’atténuation proactive de la crise climatique émerge. Nous saluons ces nouvelles idées, et nous souhaitons par la présente fournir nos recommendations pour une action radicale et efficace. Nos recommendations suivent le chemin tracé par l’Année internationale des sols 2015, et celui qui se dessine avec la Décennie des Nations unies 2021-230 pour la restauration des écosystèmes.

(1) Geotherapie: vers l’adoption d’un nouveau vocabulaire

Parmi une petite communauté épistémique, nous croyons qu’une nouvelle terminologie transcendant les pratiques pour la conservation conventionnelle s’impose — au-delà de l’éco-développement et du développement durable. Le mot ‘géothérapie’ comme concept nouveau et trans-disciplinaire devrait être adopté. ‘Géothérapie’ établit un lien entre les sciences naturelles et la médecine. Géothérapie est une expression centrée sur la Terre, elle reconnait que l’humanité fait partie d’un réseau d’écosystèmes. Introduire géothérapie dans le vocabulaire des Nations unies pourrait constituer un marqueur du début de l’anthropocène restauratrice.

(2) L’incitation carbone planétaire: une nouvelle politique pour financer une résolution à la crise climatique

Inverser le réchauffement climatique, la désertification, la perte de biodiversité, est une entreprise aux dimensions colossales. Nous évaluons le coût de l’atténuation et de la restauration à approximativement 5% du pouvoir d’achat planétaire: $4 billions par année ou $4000 milliards USD.

Pour réussir, nous proposons la création d’une monnaie internationale complémentaire, la Complementary Currencies for Climate Change (4C). Les porteurs de cette idée forte recommandent que les principales banques centrales se coordonnent, sous une politique commune, qu’ils établissent 4C comme incitation financière planétaire pour donner une impulsion aux services d’atténuation (mitigation) de la crise climatique. La convertibilité complète de 4C en d’autres monnaies peut être garantie par les banques centrales. Sa gestion viserait à encourager la réduction et la séquestration de carbone.

 

La politique peut agir comme une assurance préventive contre les changements climatiques, la restauration des écosystèmes terrestres et marins seraient des co-bénéfices. Les projets réduisant et séquestrant du carbone pourraient acquérir des 4C, générant des revenus de sources étrangères pour les communautés locales. En offrant les incitations 4C, les fermiers pauvres peuvent augmenter leurs revenus annuels de façon significative. Les industries de la pêche, du tourisme, de la foresterie et de l’agro-foresterie, peuvent toutes bénéficier, directement ou indirectement.

Aucune personne, entreprise ou gouvernement n’aurait à financer les incitations 4C; un petit prélèvement par l’inflation planétaire et l’échange de monnaies couvriraient les coûts. Une nouvelle autorité internationale des banques centrales, le Carbon Exchange Standard (CES), sera chargée de la gestion de la politique monétaire pour l’incitation 4C. Le mécanisme financier du 4C est évolutif et peut être géré avec l’objectif de rencontrer les objectifs de l’Accord de Paris 2015. Le mécanisme 4C peut être déployé rapidement et éviter une bureaucratie inutile.

Le mécanisme d’incitation 4C peut améliorer les conditions de vie des pauvres. Cela peut se faire en encourageant les projets à faible intensité carbone et négatifs en carbone pour la santé des sols, la sécurité alimentaire, et, pour soutenir les objectifs des Nations unies pour le développement durable. Pour les pays développés et ceux en développement, l’incitation 4C peut accélérer l’adoption d’énergies renouvelables, l’agriculture de restauration, le développement de régénération, la protection des écosystèmes. La création du premier 4C — une monnaie internationale complémentaire fondée sur les services offerts par les écosystèmes — répond à l’amour de l’humanité pour la nature, à la science, et, à une conscience environnementale émergeante. Cette approche a le potentiel de transformer les économies du monde pour le bien-être des générations actuelles et celles à venir.

 

Contacts

 

Géothérapie

Thomas J. F. Goreau, President, Global Coral Reef Alliance, Chief Scientist, Blue Regeneration SL, President, Biorock Technology Inc., Technical Advisor, Blue Guardians Programme, SIDS DOCK, 37 Pleasant Street, Cambridge, MA 02139, E: goreau@globalcoral.org, http://www.globalcoral.org, Tel: (1) 617-864-4226 leave message Books: Geotherapy: Innovative Methods of Soil Fertility Restoration, Carbon Sequestration, and Reversing CO2 Increase, http:// http://www.crcpress.com/product/isbn/9781466595392, Innovative; Methods of Marine Ecosystem Restoration, http:// http://www.crcpress.com/product/isbn/9781466557734

Benoit Lambert, (Géothérapiste, Biochar Génération Inc. CEO) E: benoit.lambert7@gmail.com, Tel (1) 450 775 7444

 

Global Carbon Reward / L’incitation carbone planétaire

Jonathan Cloud (Exec. Director) E: jcloud@possibleplanet.org

Delton Chen (Head of Research) E: delton.b.chen@gmail.com

Possible Planet, 501(c)(3) Nonprofit, NJ, USA. T: 908-507-3150,http://www.global4c.org

 

 

Version 1.0. Dated April 12, 2020. Authorized by D. Chen

35) Drawdown list should give a premium to nature-based negative emissions technologies for restoration // La liste Drawdown devrait accorder une prime aux technologies à émissions négatives fondées sur la nature

(en français plus bas, in French below)

On February 2, 2018, I wrote a blog, Drawdown list(e), ending with: « There is no way out of using nature’s living technology, photosynthesis, and the world’s microbes mega-machine, to find an answer to the climate crisis. Natural sequestration/drawdown solutions using soils should go way up Drawdown’s list. »

To my satisfaction and the satisfaction of Robert Gillett author of The Big Picture, the monthly editorial for the International Biochar Initiative newsletter,  biochar has gained 21 ranks in the Drawdown Review 2020. That in a context where the list of solutions presented has been shortened, from 100 to 75. Biochar is positioned 55. It is a progress. Yet, we believe biochar should be with other biomass-based solutions, among the top on Drawdown’s list. Some would argue biochar should be first. Let us present their arguments. 

A premium for innovations

The main reason biochar should be on top of the Drawdown list, is that biochar is an innovation that amplifies photosynthesis—largely inspired by an indigenous practice in the Amazon named terra preta, and largely mimicking nature. With other bio-sourced solutions as holistic grazing management, fragmented ramial wood, compressed wood—so-called nature-based solutions to the climate crisis and for food security—biochar is still in its infancy as an industry. This has to change. As a new born learning to walk, it deserves supports. Bio-sourced carbon negative technologies/processes/solutions deserve a premium. The world needs solutions with co-benefits that will create new regenerative and restorative carbon-negative economies, the carbon dioxide removal (CDR) community should be supportive. The CDR community should also be realist regarding solutions it supports—solutions as bioenergy with carbon capture and sequestration (BECCS), or direct air capture (DACs), should not be presented as eminent, they are not. 

Carbon neutrality is not enough. Some 1000 – 2000 GtCO2, a big proportion emitted in the last 30 years, must be sequestered, in soils or in products. The good news is that doing so using biomass brings a number of co-benefits: production of valuable products while better managing organic wastes currently emitting GHG, substitution of marine sand in concrete with carbon-sequestering biochar, replacement of minerals in structures with compressed wood (windmills towers, containers, cars’ bodies, etc.), re-creation of animal herds that used to cover the Earth (re-wilding), etc. Biomass-sourced products has the potential to massively reduce ore mining, an activity with a huge impact on the biosphere and ecosystems.

Solar or wind energies, energy savings, industrial ecology are of course among climate solutions. But having renewables on top of the drawdown list will do little for their adoption, which is already exponential with their prices dropping. Bio-sourced solutions on the other hand need a boost. A high position on Drawdown list can be that boost. Using data for ranking the Drawdown list is of course mandatory. But there should be a premium for innovations. An exit from the crisis we are facing is hard to conceive without massive non-soils uses of biochar, biomass-based products replacing steel and fossil fuel in plastics, the re-wilding of prairies and savannas with livestock as proxies for ancient herds (Alan Savory’s holistic grazing management). Substitution of annual crop with perennials, the further adoption of no-till agriculture with cover-crop in the fall to feed soils, should also be considered.  

Nature-based solutions rising

A new analysis, published in Nature Sustainability takes a look at how protecting and replenishing soils—both in agricultural and natural landscapes—could help combat global warming. It finds that if techniques to improve soil carbon were rolled out at the maximum assumed level worldwide, they could remove up to 5.5 bn tonnes of CO2e a year. Lead by Nature Conservancy’s scientist Dr Deborah Bossio, the research shows the largest greenhouse gas removal potential coming from protecting existing forests and reforestation offsetting 1.2 bn tonnes of CO2e a year. But biochar comes right after, with 1.1 bn tonnes, followed by peatland restoration (0.65 bn tons), avoided peatland impacts (0.55 bn tons), coastal wetland restoration (0.50 bn tons), cover cropping (0.4 bn tons), trees in cropland (0.3 bn tons), avoided coastal wetland impacts (0.25 bn tons), grazing optimal intensity (0.15 bn tons) and grazing legumes in pasture (0.15 bn tons). 

These estimates would be strongly contested by grazing potential proponents—Bossio et al. estimates seem very low considering livestock could be put back all over prairies and savannas on the planet. On biochar, Robert Gillett says very conservative data have been used by Bossio et al., and he writes in IBI newsletter: « The roughly one-third Gt CO2eq yr-1 that the study says agricultural biochar could cost-effectively sequester is over double the maximum rate estimated by the Drawdown update. » We might add to Robert’s comment that those numbers do not include the potential for non-soils biochar uses featured recently by Marttia Bartoli et al. in a very well researched article « A Review of Non-Soil Biochar Applications », MDPI’s Materials magazine.

Bossio’s research was preceded by reports highlighting biochar’ s potential: IPCC’s 1.5°C and Land Degradation and Restoration special reports, FAO’s Soil Organic Carbon — the Hidden Potential, USA National Academy of Sciences Negative Emissions Technologies and Reliable Sequestration: A Research Agenda, Carnegie Council Climate Governance Initiative Governing Nature-Based Solutions to Carbon Dioxide Removal.  These with Bossio et al.’s article show a trend. That trend is in favor of nature-based solutions. Yet we believe biomass-based solutions are still wildly underestimated, especially if innovation is given a value. Drawdown list should give a premium to nature-based negative emissions technologies and processes, for regeneration and restoration using photosynthesis and pyrolysis in the case of biochar. That is especially true entering the UN Decade on Ecosystem Restoration 2021-2030. Our survival depends on it. 

La liste Drawdown devrait accorder une prime aux technologies à émissions négatives fondées sur la nature

Le 2 février 2018, nous avons écrit un blog, Drawdown list(e), se terminant par: « Il est impossible de ne pas faire usage d’une technologie vivante, la photosynthèse, et les microbes de la mega-machine du monde, pour apporter une réponse à la crise climatique. Les solutions pour la séquestration naturelle faisant appel aux sols, devraient remonter la liste Drawdown. »

À notre satisfaction et à la satisfaction de Robert Gillett auteur de l’éditorial mensuel « The Big Picture » pour l’International Biochar Initiative, le biochar a gagné 21 rangs dans la Drawdown Review 2020. Cela dans un contexte de réduction de la liste des solutions, de 100 à 75. Le biochar se trouve en cinquante cinquième position. C’est un progrès. Pourtant nous sommes d’avis que le biochar devrait être, avec d’autres solutions à base de biomasse, tout au sommet de la liste Drawdown. Certains pensent que le biochar devrait être premier sur la liste. Permettez-nous de présenter ici leurs arguments. 

Pour une prime à l’innovation

La raison principale pour laquelle le biochar devrait être au sommet de la liste Drawdown, est que le biochar est une innovation amplificatrice de la photosynthèse — largement inspirée par une pratique autochtone en Amazonie, la terra preta, une pratique imitant largement la nature. Avec d’autres solutions bio-sourcées comme la gestion holistique des pâturages, le bois raméal fragmenté, le bois comprimé — des solutions à la crise climatique et pour la sécurité alimentaire fondées sur la nature — le biochar est encore à ses prémices comme industrie. Cela doit changer. Comme un nouveau-né apprenant à marcher, ces solutions méritent un soutien. Les technologies/procédés/solutions bio-sourcées négatives en carbone méritent une prime. Le monde nécessite des solutions venant avec des co-bénéfices et créant de nouvelles économies, régénératrices et de restoratrices. Par ailleurs, la communauté pour l’extraction du dioxide de carbone doit se montrer réaliste concernant les solutions quelle propose — des solutions comme la bioénergie et la capture et la séquestration du carbone (BECCS) ou la capture directe du carbone dans l’air (DACs) ne devraient pas être présentées comme imminentes, elle ne le sont pas. 

La neutralité carbone ne suffit pas. Entre 1000 et 2000 GtCO2, dont une grande proportion a été émise depuis 30 ans, doit être séquestrée, dans les sols ou dans des produits. Bonne nouvelle, l’utilisation de biomasse apporte un certain nombre de bienfaits: la production de produits de qualité tout en gérant mieux les déchets organiques émetteurs de GES, la substitution du sable marin du béton et du ciment par du biochar, le remplacement de structures minérales par du bois comprimé (les tours d’éoliennes, les conteneurs d’expédition, les carrosseries de voitures, etc.), la re-création de grands troupeaux animaliers habitant jadis la Terre (réintroduction de la vie sauvage), etc. La biomasse comme substitut a le potentiel de réduire massivement l’exploitation de minerais, une activité avec d’importants impacts sur la biosphère et les écosystèmes. 

Les énergies solaires et éoliennes, les économies d’énergie, les stratégies de l’écologie industrielles, font évidemment partie des solutions. Mais avoir les énergies renouvelables au sommet de la liste Drawdown aura peu d’influence sur leur adoption, cette adoption étant déjà exponentielle avec leurs prix qui chutent. Les solutions bio-sourcées, elles, pourraient prendre avantage d’une impulsion de la liste Drawdown. Faire usage de données pour établir la position dans la liste Drawdown est nécessaire. Mais une prime à l’innovation doit être accordée. Une sortie de la crise climatique ne peut être envisagée sans une utilisation massive du biochar comme matériau, la substitution des minerais de fer pour la production d’acier, des carburant fossiles pour la production de plastiques, et le remplacement des grands troupeaux d’autrefois par des troupeaux d’élevage (la gestion holistique des pâturages défendue par Alan Savory). Nous pouvons ajouter la substitution de cultures annuelles par des cultures vivaces, l’adoption croissante de l’agriculture sans labour combinée à la semence de plantes de couverture l’automne pour nourrir les sols, etc.    

Émergence de solutions fondées sur la nature

Un article publié par Nature Sustainability analyse comment la protection et la revitalisation des sols — à la fois en agriculture et parmi les espaces naturels — pourraient aider à combattre le réchauffement de la planète. Si les techniques pour améliorer le carbone des sols étaient déployées à leur maximum dans le monde, jusqu’à 5.5 milliards tonnes de CO2e par année pourraient être extraites. Menée par la directrice scientifique sur les sols à Nature Conservancy Dr Deborah Bossio, la recherche conclut que la plus importante extraction viendrait de la protection des forêts existantes et de la reforestation. Cette approche pourrait extraire 1.2 milliard de tonne de CO2e par année. Mais le biochar vient juste après, avec 1.1 milliard de tonne, suivi de la restauration des  tourbières (0.65 milliard de tonne), de l’évitement d’impacts négatifs sur les mêmes tourbières (0.55 milliard de tonne), de la restauration de marais côtiers (0.50 milliard de tonne), des cultures de couverture (0.4 milliard de tonne), des arbres protecteurs plantés dans les zones agricoles (0.3 milliard de tonne), de la protection des marais côtiers (0.25 milliard de tonne), de l’intensification des pâturages (0,15 milliard de tonne) et de l’introduction de légumineuses dans les pâturages (0.15 tonne).  

Ces estimations seraient fortement contestées par certains experts, en particuliers par les défenseurs des potentialités entourant l’augmentation des pâturages — les estimations de Bossio et al. pour le pâturage semblent très faibles considérant que du bétail peut être réintroduit dans toutes les prairies et savanes de la planète. Concernant le biochar, selon Robert Gillett des données très conservatrices ont été utilisées par Bossio et al., et il écrit dans la newsletter d’IBI: «  Approximativement le tiers des Gt CO2eq yr évoqué par l’étude provient du biochar séquestré en agriculture de façon efficace. C’est le double de la qualité maximum évoquée par la version revue de Drawdown. » Nous sommes tentés d’ajouter que ces chiffres n’incluent pas le potentiel du biochar en dehors des sols présenté récemment par Marttia Bartoli et al. dans un article très fouillé « A Review of Non-Soil Biochar Applications », MDPI’s Materials magazine.

L’étude Bossio fut précédée par des rapports mettant en lumière les potentiels du biochar: les rapports spéciaux du GIEC 1.5°C et Land Degradation and Restoration, Soil Organic Carbon — the Hidden Potential de la FAO, USA National Academy of Sciences Negative Emissions Technologies and Reliable Sequestration: A Research Agenda, et le Carnegie Council Climate Governance Initiative Governing Nature-Based Solutions to Carbon Dioxide Removal. Ces rapports et Bossio et al. montrent une tendance. C’est une tendance vers une reconnaissance croissante des solutions fondées sur la nature. Or nous pensons que les solutions fondées sur la biomasse sont encore largement sous-estimées, en particulier si on donne une valeur à l’innovation. La liste Drawdown devrait donner une prime aux technologies et aux procédés issus de la nature, pour la régénération et la restauration par photosynthèse et pyrolyse dans le cas du biochar. C’est particulièrement vrai alors que nous entrons la Décennie pour la Restauration des Écosystèmes 2021-2030. Notre survit en dépend.